(Gaborone) Le procureur général du Botswana va faire appel de la décision historique, le mois dernier, de la Haute Cour du pays de décriminaliser l’homosexualité, qui était interdite et punie de prison depuis 1965.

Le 11 juin, le tribunal de Gaborone avait qualifié les lois punissant les relations entre personnes de même sexe de «reliques de l’ère (britannique) victorienne», estimé qu’elles «oppriment une minorité» et ordonné qu’elles soient amendées.

«J’ai lu en détail les 132 pages du jugement et je considère que la Haute Cour s’est trompée en aboutissant à cette conclusion, j’ai donc décidé d’en faire appel», a déclaré vendredi dans un communiqué le procureur général du pays Abraham Keetshabe, un haut magistrat sous l’autorité du gouvernement.

M. Keetshabe n’a pas détaillé son raisonnement.

Le jugement prononcé par la Haute Cour était très attendu sur l’ensemble du continent africain, où l’homosexualité reste illégale dans plus de la moitié des pays subsahariens.

Dès son énoncé, les défenseurs des droits humains et de la communauté LGBTQ s’étaient réjouis de cette décision «historique».

Amnistie Internationale avait salué «une victoire pour l’égalité», «source d’inspiration» pour les autres pays du continent.

La Haute Cour s’était prononcée sur ce sujet sensible sur requête d’une personne contestant le code pénal, qui réprimait depuis 1965 l’homosexualité de peines pouvant aller jusqu’à sept ans de prison.