Les autorités éthiopiennes devraient publier jeudi les conclusions préliminaires de l'enquête sur l'accident d'un Boeing 737 MAX 8 d'Ethiopian Airlines qui a fait 157 morts au sud-est d'Addis-Abeba le 10 mars, ont indiqué mercredi à l'AFP deux sources proches de l'enquête.

Ce rapport préliminaire, très attendu pour comprendre les circonstances de cette tragédie, devrait être publié en matinée en Éthiopie et dans la nuit aux États-Unis, ont ajouté ces sources sous couvert d'anonymat.

« Nous attendons le rapport demain (jeudi, NDLR) », a dit une des sources.

Les secrets du cockpit seront déterminants pour l'avenir du 737 MAX, avion-vedette représentant plus de deux tiers du carnet de commandes de Boeing.

Observateurs et experts estiment que le système de stabilisation de l'appareil MCAS a joué un rôle essentiel dans l'accident.  

Ce logiciel avait déjà été mis en cause dans la catastrophe survenue le 29 octobre dernier d'un 737 MAX 8 de Lion Air, qui avait fait 189 morts.

Si le rapport préliminaire sur Ethiopian Airlines venait à confirmer cette hypothèse, ce serait un soulagement pour Boeing, qui travaille déjà sur des modifications du MCAS afin d'obtenir rapidement une autorisation de faire revoler la flotte des 737 MAX clouée au sol à travers le monde depuis la mi-mars.

À Wall Street, l'action Boeing gagnait près de 3 % dans les échanges électroniques suivant la clôture de la séance, au cours de laquelle elle a perdu 1,54 %.

L'agence fédérale de l'aviation (FAA), le régulateur aérien américain, a indiqué pour sa part mercredi créer un groupe d'action commune (JATR) avec la NASA et des autorités de l'aviation civile internationale afin d'évaluer les modifications du 737 MAX que Boeing est censé présenter dans les « prochaines semaines ».

« Le JATR va évaluer les aspects du système automatique de vol du 737 MAX (MCAS), y compris sa conception et les interactions des pilotes avec ce système pour déterminer s'il est conforme aux réglementations en vigueur et identifier si de nouvelles améliorations peuvent être faites », a déclaré le régulateur américain, dont les liens étroits avec Boeing ont soulevé des interrogations depuis l'accident d'Ethiopian Airlines.

Selon le Wall Street Journal, le commandant de bord du 737 MAX d'Ethiopian Airlines et son copilote, confrontés à une défaillance du système de stabilisation de l'appareil (MCAS), ont respecté « initialement » la procédure d'urgence établie par Boeing, mais ils n'ont pas réussi à reprendre le contrôle de l'appareil.

Citant des personnes ayant eu accès aux données des boîtes noires de l'avion, le quotidien ajoute que l'équipage aurait toutefois réactivé le système.

Pourtant, la manière dont le système a pu être réactivé n'est pas établie pour le moment et celui-ci a pu se réactiver tout seul, a indiqué à l'AFP une source proche de l'enquête.

« Pour l'heure, les enquêteurs travaillent sur la possibilité que le MCAS ait pu se remettre en route sans l'intervention des pilotes », a déclaré cette source.