Khartoum a exprimé mardi «son mécontentement» après la signature par le président américain Donald Trump de la nouvelle version du décret interdisant pendant 90 jours l'entrée des États-Unis aux ressortissants de six pays musulmans, dont le Soudan.

Dans un communiqué, le ministère soudanais des Affaires étrangères a exprimé «ses profonds regrets et son mécontentement concernant le décret pris par le président américain».

«Les citoyens soudanais n'ont jamais été liés à aucun crime ou acte terroriste commis aux États-Unis», précise le texte, en appelant Washington à revenir sur «cette décision sévère» frappant les Soudanais.

Le Soudan fait partie des six pays, avec l'Iran, la Syrie, la Libye, la Somalie et le Yémen, à être concernés par le nouveau décret interdisant pendant 90 jours l'entrée des États-Unis à leurs ressortissants. Il remplace un décret pris le 27 janvier mais rapidement bloqué par la justice fédérale.

Cette décision intervient quelques semaines après la levée «historique», par l'ex-président Barack Obama, de certaines sanctions économiques américaines imposées au Soudan.

Avant l'allègement de ces sanctions le 13 janvier, le Soudan se trouvait depuis 1997 sous embargo commercial des États-Unis qui l'accusaient alors de soutenir des groupes islamistes armés. Le Soudan reste listé par les États-Unis comme un pays «soutenant le terrorisme».

Le défunt fondateur et chef d'Al-Qaïda, Oussama ben Laden, a été basé dans la capitale soudanaise entre 1992 et 1996.

Le 29 janvier, le ministère soudanais des Affaires étrangères avait convoqué le chargé d'affaires américain à Khartoum pour protester contre le premier décret signé par M. Trump.