La communauté internationale doit faire pression sur le gouvernement nigérian pour faire du sauvetage de plus de 200 écolières enlevées une priorité et pour combattre l'insurrection islamique extrémiste au pays, a fait valoir jeudi une leader du mouvement luttant pour la libération des jeunes filles.

La militante des droits des femmes au Nigeria Saudatu Mahdi a soutenu qu'il y avait un manque de «volonté politique» et une incapacité des forces militaires et de sécurité à répondre à la menace des activistes de Boko Haram ayant enlevé les jeunes filles en avril.

Elle a cité des renseignements indiquant que les forces gouvernementales ne détenaient pas l'arsenal militaire, les munitions et les capacités nécessaires pour affronter les insurgés.

Mme Mahdi, l'une des leaders du mouvement «Ramenez nos filles» (Bring back our girls), a affirmé que 276 filles avaient été enlevées, 57 s'étaient échappées, 219 étaient détenues et «aucune n'avait été sauvée».

La militante a pris la parole lors d'une conférence de presse aux Nations unies pour présenter un rapport de l'organisation Watchlist on Children and Armed Conflict, qui a montré des violations graves des droits des enfants dans le nord-est du Nigeria au terme d'une mission d'étude de six semaines entre mars et mai.

Le rapport exprime des inquiétudes quant au recrutement forcé d'enfants pour espionner et parfois pour combattre par Boko Haram et par une milice civile d'autodéfense constituée à la mi-2013 dans la capitale de l'État de Borno.

«Des enfants aussi jeunes que 13 ans sont recrutés par les deux parties dans le conflit et n'ont nulle part où aller», a dit la chercheuse de Watchlist Janine Morna.

Washington planifie un programme «majeur» de sécurité

Les États-Unis ont dit jeudi se préparer à lancer un programme «majeur» de sécurité à la frontière pour aider le Nigeria et ses voisins à combattre le nombre croissant et la portée des attaques des islamistes radicaux.

La secrétaire d'État adjointe, haute responsable américaine pour l'Afrique, Linda Thomas-Greenfield, en a fait l'annonce lors d'une rencontre de responsables nigérians et américains à Abuja, la capitale nigériane.

Des insurgés nigérians ont commencé à attaquer des villages au Cameroun et ont pris le contrôle de secteurs dans le nord-est du Nigeria où ils ont proclamé un califat islamique.

Elle a fait valoir que la situation sur le terrain s'était aggravée «malgré nos efforts collectifs».

Les États-Unis ont déjà mis à profit des drones de surveillance dans des portions du nord-est du Nigeria dans un effort conjoint pour tenter de sauver les jeunes filles enlevées par les extrémistes.