Environ 4000 personnes, principalement somaliennes ou kényanes d'ethnie somali, ont été arrêtées à Nairobi depuis vendredi par la police, et une partie restait retenue mardi dans un complexe sportif, ont annoncé les autorités kényanes.

«Ces derniers mois, l'insécurité a augmenté. Il était temps de donner un bon coup de balai pour rétablir l'ordre», a expliqué le ministre kényan de l'Intérieur, Joseph Ole Lenku sur Twitter, en référence à de récents attentats ou tentatives d'attentats ayant visé le Kenya et attribués à des islamistes liés aux shebab somaliens.

L'essentiel des personnes arrêtées l'ont été vendredi au cours d'une vaste opération dans le quartier d'Eastleigh, surnommé «petit Mogadiscio» en raison de sa forte population somalienne ou d'ethnie somali. «Eastleigh fonctionnait comme s'il ne faisait pas partie du Kenya», a poursuivi M. Ole Lenku, assurant que «près de 4000 personnes» avaient été arrêtées jusqu'ici.

«Ils ont arrêté ma soeur et son jeune enfant vendredi, bien qu'elle avait ses papiers de réfugiés et ils ont tout brisé dans la maison», a raconté mercredi Kassim Yussuf, qui attendait devant le grand stade de Kasarani à Nairobi, où étaient retenues plusieurs centaines de personnes.

La police interdit strictement l'accès du stade et des postes de police aux médias et aux ONG de défense de droits de l'homme.

«Les autorités kényanes nous ont dit qu'ils allaient vérifier l'identité des personnes retenues et relâcher ceux qui sont au Kenya légalement et ne sont pas impliqués dans des activités criminelles», a déclaré à l'AFP l'ambassadeur somalien au Kenya, Mohamed Ali Nur, ajoutant qu'environ 1600 personnes avaient été relâchées lundi.

Selon un porte-parole de la police, Masoud Mwinyi, seules 467 personnes étaient toujours en garde à vue mardi tandis que 69 autres avaient été inculpées de diverses infractions, des chiffres impossibles à vérifier.

«De l'extérieur, on voit que des camions continuent d'amener des personnes supplémentaires au stade», explique Kamanda Mucheke, haut responsable de la Commission nationale kényane des droits de l'homme (KNHCR), estimant qu'il pourrait y avoir «des centaines ou des milliers de personnes à l'intérieur».

Le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR) s'est dit «préoccupé par la vague d'arrestations» et «a demandé à avoir accès (...) aux réfugiés et demandeurs d'asile détenus».