Le Nigeria est «en guerre» contre les insurgés islamistes de Boko Haram qui déstabilisent le nord du pays, a estimé vendredi la présidence nigériane.

La lutte contre Boko Haram est une «situation de guerre», a reconnu le porte-parole de la présidence Doyin Okupe, qui s'exprimait sur une chaine de télévision privée.

«Nous faisons face à un ennemi très très sérieux», a souligné M. Okupe.

«Nous sommes engagés dans une guerre qui s'est internationalisée», a ajouté le porte-parole, en référence à la possible présence d'éléments de Boko Haram dans des pays limitrophes du nord du Nigeria, notamment au Cameroun.

Ces propos contrastent avec de précédentes affirmations de plusieurs responsables du pays sur la défaite supposée des insurgés, après de vastes opérations militaires de l'armée depuis mi-2013, notamment dans l'extrême nord-est du pays, particulièrement touché par les violences de Boko Haram.

Le président Goodluck Jonathan avait notamment affirmé que les opérations militaires en cours dans ces régions étaient un succès et y permettraient un retour à la normalité d'ici mai 2014.

Jeudi, le ministre de la Défense avait affirmé que les insurgés étaient «désespérés», seraient bientôt «éliminés» et tentaient de fuir le nord du Nigeria sous la pression des militaires.

«C'est vraiment difficile et très coûteux en terme de pertes humaines. Mais nous l'emporterons», a assuré le porte-parole présidentiel, affirmant que l'insurrection est désormais dans une phase de déclin.

Le groupe islamiste Boko Haram multiplie les attaques meurtrières dans la moitié nord du pays depuis 2009. Les violences sont quasi-quotidiennes dans les États du nord-est (Adamawa, Borno et Yobe), pourtant sous état d'urgence depuis des mois et quadrillés par l'armée.

Le conflit a fait des milliers de victimes, lors des raids sanglants de Boko Haram, mais également des opérations de représailles de l'armée.

En visite jeudi à Abuja, le président français avait affiché le soutien de la France au Nigeria dans son «combat» contre Boko Haram.