Des pays européens ont décidé de pénaliser le gouvernement de l'Ouganda après l'adoption d'un controversé projet de loi anti-gai qui prévoit des sanctions sévères pour des infractions homosexuelles.

LIRE AUSSI : Nouvelle loi anti-gai en vigueur en OugandaLes Pays-Bas, la Norvège et le Danemark ont annoncé le retrait de millions de dollars en subventions diverses. À elle seule, la Norvège retient une somme de 8 millions $ US.

Le gouvernement néerlandais a fait savoir par voie de communiqué, jeudi, qu'il suspend son aide au gouvernement ougandais, mais qu'il continuera à appuyer les organismes non gouvernementaux.

Le Danemark compte quant à lui restructurer des programmes d'aide valant 8,64 millions $ US. L'aide sera retirée au gouvernement et confiée à des groupes privés ou d'action civique.

Un porte-parole du ministère ougandais des Finances, Jim Mugunga, a indiqué que le gouvernement attend d'être officiellement informé de ces changements. Environ le quart du budget du gouvernement ougandais dépend de fonds versés par d'autres pays.

Le gouvernement des États-Unis a déjà annoncé qu'il envisageait une décision semblable. Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères du Canada, John Baird, a dit que la loi ferait obstacle aux relations du Canada avec le gouvernement de l'Ouganda.

Un porte-parole du gouvernement ougandais, Ofwono Opondo, a déclaré jeudi que les mesures punitives annoncées par les pays occidentaux démontrent aux Ougandais qu'ils ne doivent pas attendre après le reste de la planète pour survivre.

«C'est un piège à dépendance, a-t-il dit au sujet de cette aide. C'est bien qu'ils aient retiré l'aide, pour que nous puissions vivre à même nos propres moyens.»

Le président de l'Ouganda, Yoweri Museveni, a soutenu mercredi que même si les droits des gais étaient une cause chère aux pays occidentaux, les homosexuels avaient néanmoins besoin d'électricité comme les autres.

Le président avait expliqué auparavant que la loi visait à lutter contre l'impérialisme social de l'Occident qui fait la promotion de l'homosexualité en Afrique. À son avis, il n'y a aucune justification génétique à l'homosexualité.