Trente personnes ont été tuées dans la nuit de lundi à mardi par des hommes armés non identifiés qui ont attaqué deux villages dans l'État du Plateau, dans le centre du Nigeria, ont indiqué des témoins.

La police de l'État du Plateau, souvent frappé par des violences intercommunautaires, a confirmé les attaques, mais n'était pas en mesure de donner des précisions sur les victimes.

Vers 3 h locales (21 h lundi, heure de Montréal), les assaillants «ont commencé à tirer de manière sporadique, tuant d'innocents villageois dans leur sommeil», a raconté un témoin, Rufus Gyang.

Dix-neuf personnes ont été tuées dans le village de Rajat et onze dans celui d'Atakar, tous deux situés dans la zone de Riyom, a-t-il précisé.

Des dizaines de villageois ont par ailleurs été blessés et plus de soixante maisons détruites, a-t-il ajouté.

Selon le parlementaire local Daniel Dem, qui a confirmé les meurtres, deux des victimes sont des agents de sécurité déployés dans la région.

Les autorités avaient indiqué début janvier que des éleveurs musulmans fulani étaient soupçonnés d'avoir tué 34 personnes dans un raid similaire.

Selon le responsable de la communication du gouvernement de l'État du Plateau, Yiljap Abraham, l'attaque contre le village de Shonong le 6 janvier avait fait 34 morts, 24 blessés, 600 déplacés et 56 maisons avaient été incendiées.

L'État du Plateau et celui, voisin, de Kaduna, constituent la «ceinture centrale» (Middle Belt) du Nigeria où le Nord musulman rencontre le Sud majoritairement chrétien.

L'organisation Human Rights Watch a indiqué en décembre dernier qu'environ 10 000 personnes ont été tuées dans ces deux États depuis 1992 en raison de leur identité religieuse ou ethnique, dont plusieurs milliers depuis 2010.

Les conflits en question opposent généralement les musulmans haoussa-fulani à des groupes ethniques plus petits, notamment chrétiens.

Les chrétiens, divisés en petits groupes, mais au total majoritaires dans les deux États, et les musulmans haoussa-fulani, s'accusent mutuellement de discrimination et de violences.

Humant Rights Watch estime que les autorités ne font pas assez d'efforts pour traiter les causes sous-jacentes de ces violences, bien que les identités des assaillants de part et d'autre soient largement connues localement.