Plusieurs corps, dont ceux de deux soldats kényans, ont été sortis des décombres du Westgate, attaqué par un commando lié aux islamistes somaliens shebab, ont indiqué mercredi des responsables de la sécurité.

«Certains corps ne sont pas reconnaissables», a indiqué l'une des sources, précisant que des analyses ADN seraient nécessaires pour les identifier, et «certains sont fortement abîmés».

Parmi ces corps «figurent ceux de deux soldats tués dans les affrontements dans le centre commercial», a-t-on précisé de même source.

Des fragments de corps pouvant être ceux de jusqu'à neuf personnes ont été récupérés lundi et mardi dans les décombres passés au peigne fin par les enquêteurs kényans et étrangers venus les aider.

Néanmoins, le bilan officiel de l'attaque du Westgate, débuté le 21 septembre et dont la fin a été officiellement annoncée le 24, était toujours mercredi de 67 morts - 61 civils et six membres des forces de l'ordre.

«Les conditions d'action dans le centre commercial sont assez difficiles, il y a un empilement de béton, de voitures etc, il y a certainement beaucoup de corps à sortir et identifier», a poursuivi une autre source sécuritaire.

La Croix-Rouge kényane recense de son côté toujours 39 disparus.

Mercredi, les shebab, qui ont dit avoir attaqué le Westgate en représailles de l'intervention militaire kényane lancée en Somalie fin 2011, ont de nouveau menacé le pays.

«Nous frapperons les Kényans là où ça fait le plus mal, nous tranformerons leurs villes en cimetières et des rivières de sang couleront dans Nairobi», ont-ils menacé dans un communiqué.

«La décision du gouvernement kényan de maintenir ses forces d'invasion en Somalie montre qu'ils n'ont encore tiré aucune leçon utile de l'attaque du Westgate», ont-ils poursuivi.

Le président kényan, Uhuru Kenyatta, a répété mardi que son pays ne se laisserait pas intimider par ce genre d'agression et maintiendrait ses troupes en Somalie tant que l'ordre ne serait pas revenu dans le pays.

Le Kenya a envoyé ses troupes en Somalie pour combattre les shebab aux côtés des fragiles autorités somaliennes. Son contingent a, l'an dernier, été intégré à une force de l'Union africaine dans le pays (Amisom), forte de 17 700 hommes.

La Somalie est plongée dans le chaos depuis la chute du président Said Barre en 1991.