Des membres présumés du groupe islamiste Boko Haram ont ouvert le feu jeudi sur un temple protestant dans le nord-est du Nigeria, tuant un pasteur et ses deux enfants avant de mettre le feu au bâtiment, a rapporté l'armée.

«Des hommes armés suspectés de faire partie des terroristes de Boko Haram ont attaqué» un temple de l'Etat de Yobe jeudi matin, a déclaré Eli Lazarus, porte-parole de l'armée dans cette région, dans un communiqué.

«Au cours de cette attaque, un pasteur et ses deux enfants ont été tués» a-t-il ajouté.

Le temple et «deux autres maisons (...) ont été brûlés par les hommes armés avant qu'ils ne prennent la fuite» précise le communiqué.

L'attaque a eu lieu dans la ville de Dorawa, à une trentaine de kilomètres de l'école où des dizaines d'étudiants ont été massacrés début juillet.

Yobe est un des trois États du nord-est du Nigeria où l'armée mène une offensive depuis la mi-mai pour tenter de mettre fin à l'insurrection de Boko Haram.

Les attentats contre des églises, notamment pendant le culte du dimanche, étaient presque hebdomadaires pendant une période, mais elles sont moins nombreuses depuis quelques mois.

Depuis le début de l'intervention militaire dans le Nord-Est, des milices d'auto-défense se sont mises en place pour aider l'armée à lutter contre l'insurrection islamiste. Boko Haram a, à son tour, mené de nombreuses attaques contre les civils pour se venger de leur soutien à l'armée.

L'attaque de jeudi survient alors qu'une nouvelle vidéo circule dans laquelle un homme se présentant comme le chef de Boko Haram, donné pour mort le mois dernier, dément avoir été tué.

Un porte-parole d'une force d'intervention de l'armée nigériane dans le Nord-Est avait annoncé en août qu'Abubakar Shekau, «pourrait être mort» après avoir été blessé par balles dans un affrontement avec des soldats le 30 juin. Mais cette information n'a jamais été confirmée de manière certaine.

Abubakar Shekau avait été déclaré en mars «terroriste international» par Washington, qui avait mis à prix sa tête.

Boko Haram revendique la création d'un État islamique dans le nord du Nigeria, majoritairement musulman. Les attaques du groupe extrémiste et leur répression sanglante ont fait au moins 3600 morts depuis 2009 selon l'ONG Human Rights Watch.