Trente-deux des 49 détenus qui s'étaient évadés dans la nuit de dimanche à lundi ont été repris dans la journée, selon les autorités tunisiennes, qui ont reconnu l'état «lamentable» de la prison de Gabès, au sud de la Tunisie.

«À 16 h, 32 prisonniers sur les 49 évadés avaient été repris. Les opérations se poursuivent pour arrêter les autres», a indiqué le ministère de l'Intérieur dans un bref communiqué.

Quarante-neuf prisonniers avaient pris la fuite dans la nuit de dimanche à lundi après avoir agressé leurs gardiens en les attirant dans leur cellule par des appels au secours, a expliqué à l'AFP le directeur général des prisons de Tunisie, Habib Sboui.

«Vers minuit, des gardiens ont entendu un cri, un appel au secours d'une cellule. Les prisonniers prétendaient que quelqu'un s'était blessé avec un ventilateur. Les gardiens se sont précipités sur les lieux, mais dès qu'ils ont ouvert la porte, ils ont été agressés», a-t-il expliqué.

Les prisonniers, tous en détention pour des crimes et délits de droit commun, se sont emparés des clés et ont pu sortir de la prison.

Trois gardiens ont dû être hospitalisés à la suite de leur passage à tabac.

Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances et les responsabilités de cet incident, a ajouté M. Sboui, dénonçant par ailleurs l'«infrastructure lamentable» de la prison de Gabès qui abrite 215 détenus, dont 68 dans la cellule d'où les prisonniers se sont évadés.

«C'est une occasion pour lancer un appel à la société tunisienne et aux bailleurs de fonds pour contribuer à l'amélioration (des conditions de détention et des infrastructures) de la prison», a-t-il insisté.

Les lieux de détention tunisiens sont, de l'aveu même des autorités, considérablement surpeuplés, certaines prisons renfermant jusqu'à trois fois plus de détenus que leur capacité d'accueil. Selon les statistiques officielles publiées en mai, la Tunisie comptait 22 000 prisonniers.

Début 2011, la Tunisie avait connu un mouvement massif d'évasions, quelque 10 000 détenus sur 31 000 prenant la fuite alors que le pays était déstabilisé par la révolution qui a chassé le président Zine El Abidine Ben Ali.