Le Burundi s'est dit prêt samedi prêt à déployer 500 soldats dans le cadre d'une force de maintien de la paix en Centrafrique, où l'insécurité perdure depuis la prise du pouvoir par la rébellion du Séléka en mars dernier.

«Présentement, des contingents burundais sont en attente, prêts pour aller oeuvrer aux côtés d'autres contingents africains ou non africains à la stabilisation des pays frères et amis comme le Mali et la République centrafricaine», a annoncé le président burundais Pierre Nkurunziza à la radio nationale.

Le Burundi, dont 5500 soldats sont engagés en Somalie sous la bannière de l'Union africaine (UA), avait déjà exprimé sa disponibilité à envoyer des troupes au Mali, mais encore jamais en Centrafrique.

La coalition rebelle du Séléka a pris Bangui le 24 mars dernier, chassant le président François Bozizé, au pouvoir depuis dix ans après avoir lui-même renversé à la tête d'une rébellion en 2003 le président élu Ange-Félix Patassé.

Le pays est actuellement dirigé l'ancien chef du Séléka, Michel Djotodia, président de transition. Mais l'insécurité demeure dans une grande partie du pays ainsi qu'à Bangui, où sévissent de nombreux ex-rebelles «incontrôlés» et hommes armés plus ou moins bien identifiés.

Selon la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), des hommes du Séléka ont commis «400 meurtres» en quatre mois et «continuent de commettre les crimes les plus graves contre la population civile».

«Il a été demandé au Burundi d'envoyer près de 500 soldats en République centrafricaine. Ils sont déjà prêts mais aucune date n'a été fixée pour leur déploiement», a déclaré à l'AFP un membre du cabinet du président burundais.

Selon les services de communication de l'armée burundaise, un bataillon de 425 soldats a déjà été «inspecté par les Nations unies et se tient à être déployé à tout moment».

Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine avait décidé le 19 juillet qu'une force de l'Union, renforcée, allait remplacer l'actuelle force d'Afrique centrale déployée depuis 2008 en Centrafrique où la situation reste chaotique.

Baptisée Mission de consolidation de la paix (MICOPAX), cette force de 400 militaires et 150 policiers venus des dix États membres la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC), se muera à compter du 1er août en une force plus large menée par l'UA.

Le CPS avait autorisé le déploiement de 3.500 soldats, en annonçant toutefois qu'il lui manquait encore 1500 soldats pour compléter la force.

Ancienne colonie française, la République centrafricaine est sujette à une instabilité chronique ces vingt dernières années.