Deux militaires guinéens, accusés de tentative d'assassinat du président Alpha Condé dont le domicile avait été attaqué en 2011, ont été condamnés samedi à la réclusion à perpétuité, huit autres accusés écopant de 2 à 15 ans de prison.

Après sept mois de procès et 17 heures de délibéré, la cour d'assises de Conakry a rendu son verdict samedi: elle a condamné à la perpétuité le commandant Alpha Oumar Diallo dit AOB - présenté comme le cerveau de l'attaque - ainsi que l'officier Jean Guilavogui.

Mme Fatou Badiar Diallo a été condamnée à 15 ans de réclusion, tout comme Almamy Aguibou Diallo et Mamadou Alpha Diallo.

Le 31 mai, l'avocat général avait requis la peine de mort contre quatre des accusés et la réclusion criminelle à perpétuité pour quatre autres.

Au total, 31 personnes étaient poursuivies pour association de malfaiteurs, atteinte à la sécurité de l'État, assassinat, tentative d'assassinat contre la personne du chef de l'État, détention illégale d'armes de guerre ou destruction de biens publics et privés, etc.

Dix-sept des accusés, civils et militaires, ont été relâchés.

De son côté, le commandant Aboubacar Sidiki Camara, ancien aide de camp du général Sékouba Konaté, poursuivi pour détention et consommation de «chanvre indien» (dont est tiré le haschich) a été condamné à 2 ans de prison ferme couvrant sa détention préventive.

Le 19 juillet 2011, le domicile privé du chef de l'État guinéen avait été attaqué de nuit par des inconnus, huit mois après son élection à la présidence. Le gouvernement avait annoncé qu'Alpha Condé et sa famille étaient sortis «sains et saufs» de l'attaque, mais qu'un membre de la garde présidentielle avait été tué.

Une soixantaine de personnes avaient ensuite été arrêtées, dont 43 militaires. Parmi eux figurait le général Nouhou Thiam, ancien chef d'état-major de l'armée sous le régime de la transition dirigé par le général Konaté (janvier-décembre 2010). Le général Thiam ne figurait cependant pas parmi les prévenus jugés par la cour d'assises de Conakry depuis janvier, car il est poursuivi avec trois autres officiers supérieurs de l'armée devant un tribunal militaire.

Alpha Condé avait considéré l'attaque comme une «tentative d'assassinat» et avait accusé, en septembre 2011, le Sénégal et la Gambie d'avoir été au courant de ce qui se préparait. Le président Condé avait mis en cause un responsable de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), parti de son principal opposant Cellou Dalein Diallo, ainsi qu'un ex-ministre et un homme d'affaires proches du général Konaté.