La chef de la police sud-africaine, Riah Phiyega, plaisantait mardi durant la présentation devant la commission d'enquête des vidéos du massacre de Marikana (nord) au cours duquel 34 grévistes ont été abattus par des policiers, a rapporté mercredi The Times.

Mme Phiyega, qui assistait cette semaine aux auditions de la commission, était en train de plaisanter avec un conseiller juridique lorsque les premières images de la fusillade ont été diffusées, selon le quotidien sud-africain.

Elle n'a cessé de sourire que lorsque des membres des familles des victimes, émus par ces images, se sont mis à pleurer et crier, a poursuivi The Times.

Elle a semblé ne pas réaliser ce qui se passait dans la salle, où plusieurs femmes de mineurs s'effondraient à quelques mètres de son siège.

La chef de la police s'est alors figée, regardant droit devant elle, ignorant la douleur des familles, selon The Times.

Plus tard, elle a réconforté deux veuves de policiers tués dans les violences qui ont précédé le massacre du 16 août.

Quand le journal lui a demandé pourquoi elle n'avait manifesté aucune marque de compassion ou de sympathie aux familles de victimes, elle a répondu sèchement : « Je ne suis pas ici pour ça. Je suis ici pour la commission, et seulement pour la commission » d'enquête.

Cité par le Times, l'évêque Jo Seoka, qui a conduit la médiation ayant permis de mettre fin aux six semaines de grève de la mine de Marikana, s'est emporté : « Son comportement est écoeurant. (...) Elle était là, riant, et n'a rien fait. On aurait pu s'attendre de sa part à une manifestation de remords et d'empathie, mais il n'y en pas eu. Elle devrait avoir honte », a-t-il déclaré au journal.

La commission d'enquête sur le massacre de Marikana doit faire la lumière sur les circonstances dans lesquelles la police sud-africaine a tué 34 mineurs en grève le 16 août. Elle doit rendre ses conclusions en janvier.

La police n'a pas répondu mercredi aux questions de l'AFP.