Les ministres de la Défense du Soudan et du Soudan du Sud doivent se retrouver dans la capitale éthiopienne Addis Abeba lundi pour discuter de la sécurité à la frontière commune de leurs deux pays, a-t-on appris samedi auprès de la délégation sud-soudanaise.

«La réunion extraordinaire (...) (permettra) de discuter de l'établissement de différents mécanismes, dont un mécanisme conjoint de vérification et de contrôle frontalier et l'établissement d'une zone frontalière démilitarisée sûre,» a indiqué samedi soir le négociateur en chef de la délégation sud-soudanaise, Pagan Amum, à l'AFP.

Des délégations du Soudan et du Soudan du Sud avaient repris mardi à Addis Abeba, où siège le médiateur de l'Union africaine (UA), des pourparlers destinés à résoudre les différends qui plombent encore les relations des deux pays plus de dix mois après l'accès à l'indépendance du Sud.

Ces négociations avaient été interrompues début avril après des affrontements d'une particulière intensité à la frontière commune, et contestée, des deux voisins. Les récentes tensions entre Juba et Khartoum ont fait craindre la reprise d'un conflit généralisé entre les deux parties, qui se sont livré des décennies de guerre civile dans le passé.

Les Nations unies et l'UA ont donné jusqu'au 2 août aux deux pays pour régler leurs différends.

Le tracé de la frontière fait partie des grands sujets de contentieux : un cinquième doit encore être démarqué. Les deux parties se disputent même des régions entières, comme celle d'Abyei, grande comme le Liban.

Juba et Khartoum n'arrivent pas non plus à se mettre d'accord sur le partage de ressources pétrolières : le Sud a hérité des trois quarts des réserves de brut du Soudan d'avant la partition, mais reste entièrement tributaire des infrastructures du Nord pour exporter.

Les deux voisins s'accusent encore chacun d'alimenter une rébellion sur le sol de l'autre.