Un collectif de 41 ONG congolaises et internationales ont appelé vendredi au renforcement de la sécurité en République démocratique du Congo, craignant des violences pour la présidentielle et les législatives prévues le 28 novembre.

Ces organisations humanitaires et des droits de l'Homme appellent «tous les acteurs congolais et internationaux concernés à prendre des mesures urgentes pour prévenir la violence électorale, mieux protéger les civils et assurer des élections crédibles, libres et transparentes», dans un communiqué publié le jour de l'ouverture officielle de la campagne électorale.

Elles s'inquiètent de la «dégradation de la situation sécuritaire», citant notamment les «affrontements violents» survenus ces dernières semaines à Kinshasa entre la police et une frange de l'opposition dont les manifestations pour la «transparence» des élections ont été systématiquement dispersées.

«Les forces de sécurité en RDC peinent déjà à faire face à l'insécurité continue et ne sont pas en mesure de répondre à une escalade de la violence», estiment les ONG, alors que des groupes armés sont toujours actifs dans l'est du pays.

Elles espèrent que la Mission de l'ONU pour la stabilisation du Congo (Monusco) et la police onusienne, notamment, pourront gérer «toute violence électorale, y compris (...) tout usage excessif délibéré de la force par les autorités congolaises contre les civils».

Le collectif rappelle que l'Union européenne va déployer 148 observateurs, contre 300 en 2006, et que l'ONU n'en dépêchera «aucun», contre 2250 il y a cinq ans.

«Sans des élections libres et justes répondant aux normes internationales, et sans une forte présence d'observateurs locaux et internationaux pour rétablir la confiance dans le processus électoral, le risque de dispute électorale et de violence est considérable», est-il ajouté.

Quelque 32 millions de Congolais sont appelés à élire en un seul tour leur président parmi onze candidats, dont le chef de l'État Joseph Kabila, et leurs 500 députés parmi près de 19 000 prétendants.