Georges Sabra, une personnalité de l'opposition syrienne, ainsi qu'un avocat ont été arrêtés par les forces de sécurité syriennes, a annoncé un militant des droits de l'homme, et d'importantes quantités d'armes ont été saisies à Homs, selon un quotidien proche du régime.

Les forces de sécurité syriennes ont arrêté dans la nuit de mardi à mercredi Georges Sabra ainsi que l'avocat Jamal Tahane dans leurs maisons, selon la Ligue syrienne des droits de l'homme.

«À deux heures du matin, les forces de sécurité ont fait irruption dans la maison du dirigeant du parti du peuple démocratique Georges Sabra dans la localité de Qatana (près de la capitale) et l'ont arrêté», a indiqué le chef de la Ligue, Abdel Karim Rihaoui.

«Il a été conduit vers une destination inconnue», a-t-il ajouté.

M. Sabra avait déjà été arrêté le 10 avril et détenu pendant un mois, en liaison avec le mouvement de contestation du régime du président Bachar al-Assad.

À Alep (nord), l'avocat Jamal Tahane, opposant connu dans cette ville, la deuxième de Syrie, a été interpellé, également chez lui à l'aube, selon l'ONG.

Inversement, l'écrivain Ali Abdallah, une autre personnalité de l'opposition, interpellé dimanche au cours d'une campagne d'arrestations à Qatana, à 25 kilomètres au sud de Damas, a été libéré, a annoncé M. Rihaoui.

«L'armée a procédé depuis mardi après-midi avec succès à des opérations à Homs et a pu arrêter un certain nombre d'hommes armés et saisir de grandes quantités d'armes», a écrit de son côté le quotidien Al-Watan, qui a fait état de «combats acharnés entre l'armée et les hommes armés, au cours desquels des soldats et un officier ont été blessés».

Vingt personnes qui participaient à des funérailles lundi et mardi à Homs ont été tuées par des tirs de l'armée et des milices fidèles au régime, tandis que 30 autres ont péri le week-end dernier dans des heurts entre opposants et partisans du pouvoir syrien, selon des militants des droits de l'homme.

Près de 150 personnes ont été interpellées à Homs, encerclée par l'armée et les agents de sécurité, où des tirs ont été entendus mercredi dans certains quartiers, a déclaré M. Rihaoui.

Cette ville, la troisième de Syrie, située à 160 km au nord de Damas, a été à la pointe de la révolte antigouvernementale depuis qu'elle a débuté, le 15 mars. L'armée y a été dépêchée il y a deux mois pour tenter de faire taire les manifestants.

Une vaste opération a également été effectuée par les forces de sécurité mercredi à l'aube à Douma, à 15 km au nord de la capitale : de nombreuses personnes -des dizaines, selon M. Rihaoui-, ont été arrêtées et les communications téléphoniques coupées, ont écrit les militants sur leur page Facebook «Syrian revolution 2011», moteur de la contestation.

Une vidéo publiée sur cette page montre les habitants appelant à la chute du régime pendant une manifestation après la prière de midi devant la Grande Mosquée dans le centre de Douma.

Par ailleurs, des milliers de personnes ont participé mercredi à Soueïda (sud) à une marche de soutien au chef de l'État. La télévision publique a montré les manifestants brandissant un drapeau syrien de 2.300 mètres de long et de 18 mètres de large.

Des défilés en faveur du régime ont également eu lieu à Salhab dans le gouvernorat de Hama (nord) ainsi qu'à Qardaha, dans le gouvernorat de Lattaquié (nord-ouest), selon la télévision.

Sur le plan diplomatique, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé une nouvelle fois mercredi les autorités syriennes à «stopper immédiatement» la répression sanglante.

De son côté, le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem a mis en garde les ambassadeurs des États-Unis et de France contre tout déplacement hors de la capitale sans autorisation officielle.

«Nous imposerons une interdiction de déplacement de plus de 25 km hors de Damas, si les ambassadeurs continuent de violer les consignes» du ministère, a déclaré M. Mouallem, cité par la télévision officielle syrienne.

Les ambassadeurs des États-Unis et de France à Damas, Robert Ford et Éric Chevallier, se sont rendus en juillet dans la cité rebelle de Hama - à 210 km au nord de la capitale - qui a été le théâtre de manifestations massives.

Par ailleurs, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a démenti qu'Israël souhaite le maintien au pouvoir du président Assad.

«Nous n'intervenons pas dans ce qui se passe en Syrie, mais nous souhaiterions avoir des relations pacifiques (...) Plusieurs personnes, y compris moi-même, ont mené des négociations secrètes en vue de l'établissement d'une paix officielle», a-t-il dit.

Au niveau économique, le gouvernement syrien a annoncé une baisse des taxes sur des produits alimentaires de base comme le sucre, l'huile et le thé, ainsi que sur le ciment, une mesure destinée à faire baisser les prix et à soutenir les industriels, selon le ministre des Finances Mohammad Jleilati.