Le président ivoirien Alassane Ouattara a nommé le général Soumaïla Bakayoko, ancien chef militaire de l'ex-rébellion, au poste de chef d'état-major de la nouvelle armée, a-t-on appris jeudi de source officielle.

Selon un communiqué des ministères de la Défense et de l'Intérieur, Soumaïla Bakayoko est nommé chef d'état-major général des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI). Les FRCI sont censées fusionner les forces de M. Ouattara et les ex-Forces de défense et de sécurité en place sous l'ex-président Laurent Gbagbo, arrêté le 11 avril après quatre mois de crise post-électorale.

M. Ouattara a procédé au grand changement à la tête des forces armées qui était attendu depuis la chute de M. Gbagbo et plus encore depuis son investiture comme chef de l'État le 21 mai: la restauration de la sécurité et la réorganisation des forces armées sont son défi le plus urgent.

«Ces nominations s'inscrivent dans la mise en oeuvre de l'Accord politique de Ouagadougou, qui en ses accords IV (signés fin 2008, ndlr) a décidé de la fusion et de l'intégration des forces armées», c'est-à-dire les ex-Forces armées nationales de Côte d'Ivoire (Fanci) et ex-Forces armées des Forces nouvelles (ancienne rébellion de 2002), précise le communiqué.

Le général Bakayoko succède au général Philippe Mangou, nommé en novembre 2004 chef d'état-major des FDS, et dont il occupait d'ailleurs le bureau depuis la fin de la bataille d'Abidjan (31 mars-11 avril).

Le général Mangou avait fait défection au premier jour de l'entrée des troupes pro-Ouattara dans Abidjan le 31 mars, avant de revenir vers M. Gbagbo. Comme la plupart des chefs militaires, il s'était finalement rallié à M. Ouattara au lendemain de la fin des combats.

Le général Bakayoko aura pour adjoint le général Firmin Detoh Letoh, ancien patron de l'armée de terre, rallié au camp Ouattara au tout début de la bataille d'Abidjan.

Le président Ouattara a également changé les chefs de l'armée de terre, de l'armée de l'air, de la Marine et de la gendarmerie en place sous son prédécesseur. Le seul maintenu dans ses fonctions est le directeur général de la police, l'inspecteur général Bredou M'Bia.