Le couvre-feu nocturne, qui avait été instauré le 16 avril à Ouagadougou à la suite des manifestations de militaires mutins, a été définitivement levé lundi, a annoncé le ministère burkinabè de la Sécurité.

Le ministre de l'Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité Jérôme Bougouma «informe les populations que le couvre-feu instauré dans la commune de Ouagadougou est définitivement levé pour compter de ce jour, lundi 16 mai 2011», indique un communiqué transmis à l'AFP.

Fixé pour la première fois le 16 avril de 19H00 à 06H00 (locales et GMT), le couvre-feu a, depuis, été modifié à trois reprises. De début mai jusqu'à dimanche, cette interdiction de circuler pour les civils était en vigueur de 00H00 à 5H00 du matin.

Le couvre-feu avait été décrété après plusieurs manifestation de soldats mutins, dont ceux de la propre garde du président Blaise Compaoré, qui s'étaient livrés de nuit à des pillages et exactions.

Le régime de M. Compaoré, au pouvoir depuis 1987, est confronté depuis fin février à diverses manifestations de colère venant de la quasi-totalité des catégories socio-professionnelles.

Pour tenter d'y faire face, le chef de l'État a limogé les principaux chefs de l'armée, formé un nouveau gouvernement dans lequel il s'est attribué le ministère de la Défense et annoncé diverses «mesures d'urgence», allègement des impôts et baisse des prix des denrées de base principalement.

L'opposition a demandé à Blaise Compaoré de quitter le pouvoir.

Samedi et dimanche au petit matin, des militaires du Centre d'entraînement commando (CEC) de la ville-garnison de Pô (sud), ont tiré en l'air pour exiger le versement d'indemnités et demander leur rattachement au Régiment de sécurité présidentielle (RSP), la garde du président Blaise Compaoré.