Coups de matraque, grenades, gaz lacrymogène: la police du Swaziland a réprimé dans la violence, hier, une manifestation interdite contre le dernier monarque absolu d'Afrique. Les manifestants, dont on dit qu'ils ont été inspirés par les soulèvements dans le monde arabe, répondaient à un appel à la rébellion lancé sur Facebook. Au moins treize personnes ont été arrêtées et quatre opposants n'auraient plus été revus depuis. Six journalistes - dont deux de l'AFP - ont été interpellés. Quatre mots pour mieux comprendre ce pays.

Sida

Pas moins de 26% de la population adulte a le sida. Avec un tel taux, «on peut carrément redouter que le pays disparaisse un jour, d'autant plus qu'il ne semble toujours pas y avoir de politique cohérente pour limiter la propagation de la maladie», relève en entrevue Jorge Heine, ambassadeur du Chili en Afrique du Sud à la fin des années 90 et qui avait aussi le Swaziland sous sa responsabilité.

Défi

L'espérance de vie dans ce pays de 1,4 million d'habitants est de 48 ans. Dans le monde, seuls quatre pays font plus piètre figure que lui. Le roi Mswati III, qui n'est pas facilement ému, a déclaré en 2008:

«Nous sommes une nation heureuse en dépit des défis.»

Monarque

Il y a bien un Parlement, au Swaziland, mais comme les partis politiques n'y sont pas autorisés, son action est plutôt limitée. Roi depuis 25 ans et père de 23 enfants, le souverain Mswati III en est à sa 13e femme. Il les préfère jeunes et vierges. Selon l'AFP, 10 de ses 13 conjointes ont chacune leur palais, leur personnel, leur BMW de fonction et un jet privé à leur disposition pour aller magasiner dans les pays du Golfe ou en Asie. Les trois autres ne sont plus dans le décor - deux sont exilées, et l'une a été répudiée parce qu'elle a batifolé avec un ministre.

Famine

La population survit avec 1$ par jour. En 2003, le pays a frôlé la famine. Le roi a envisagé l'achat d'un jet de 45 millions en 2003, mais il a renoncé face au tollé général, toujours selon l'AFP. À l'époque, un quart de la population était menacée par une famine.