Le candidat arrivé deuxième à l'élection présidentielle en Ouganda a appelé, jeudi, à des manifestations pacifiques pour dénoncer ce qu'il estime être un scrutin truqué.

L'élection de vendredi dernier a été remportée par le président Yoweri Musevini, avec 68 pour cent des voix.

Kizza Besigye, qui a obtenu 26 pour cent des votes, s'est adressé jeudi à des centaines de partisans réunis à Kampala, où il a appelé à la tenue d'une nouvelle élection.

M. Besigye a estimé que l'actuelle commission électorale était «incompétente» et a affirmé que toutes les élections organisées sous la présidence de M. Musevini avaient été truquées.

L'opposant, qui a obtenu 37 pour cent des voix à la présidentielle de 2006, avait précédemment évoqué un soulèvement inspiré de celui en Égypte si les résultats du scrutin n'étaient pas conformes aux estimations de ses alliés.

Le président Musevini a menacé d'emprisonner toute personne qui tenterait de manifester comme l'ont fait les Égyptiens.

«Nous lançons un appel à l'action, a affirmé Kizza Besigye à ses partisans. Il est maintenant temps que le peuple de l'Ouganda se lève et manifeste pacifiquement contre le résultat de l'élection de 2011, et pour demander qu'aucune élection ultérieure ne soit organisée par la commission électorale actuelle», a-t-il dit.

Un porte-parole de l'armée ougandaise, Felix Kulayigye, a minimisé l'appel à la manifestation de M. Besigye.

«Nous sommes prêts, a-t-il déclaré. Laissons-les venir dans les rues et nous verrons ce que nous ferons avec eux.»

Les observateurs envoyés par l'Union européenne ont affirmé qu'il y avait eu de graves irrégularités dans le processus électoral et durant la campagne, alléguant notamment que des ressources publiques avaient été utilisées pour fausser les résultats en faveur de M. Musevini.

Les responsables ougandais de l'élection ont nié les allégations.

Yoweri Musevini dirige l'Ouganda depuis 25 ans, bien qu'il ait promis, plus tôt dans sa carrière, de ne pas suivre l'exemple des dictateurs africains indélogeables.