Le parti au pouvoir en Afrique du Sud a demandé mercredi à sa base de s'abstenir d'interpréter certains chants de la lutte anti-apartheid aux paroles à connotation raciale, après le meurtre de l'extrémiste blanc Eugène Terre'Blanche.

La direction du Congrès national africain (ANC) exhorte les membres du parti à faire preuve de «circonspection dans l'usage de chants de la libération dont les paroles peuvent être interprétées comme contribuant aux divisions raciales de la société», a déclaré son secrétaire général Gwede Mantashe.

Les responsables du parti ont également souhaité que la base «n'engage pas de débat public sur la mort de M. Eugène Terre'Blanche», a-t-il poursuivi.

«Cet appel des responsables concernant les chants de libération ne signifie par leur interdiction», a précisé le secrétaire général.

Cette déclaration vise le leader du mouvement de la jeunesse de l'ANC Julius Malema, connu pour ses diatribes enflammées, qui a récemment suscité la polémique en entonnant un chant appelant à «tuer les Boers», les fermiers blancs descendants des premiers colons européens.

Cette polémique a pris un tour plus vif avec le meurtre samedi d'Eugène Terre'Blanche, dont certains estiment qu'il est directement lié aux provocations de Julius Malema.

Terre'Blanche, 69 ans, a été tué samedi dans sa ferme de Ventersdorp (nord-ouest). Deux travailleurs agricoles, âgés de 15 et 28 ans, ont été inculpés de meurtre. Ils se seraient disputés avec le leader radical pour des questions de salaires.

La couleur de la peau reste un facteur de division très sensible en Afrique du Sud, seize ans après la fin officielle du régime d'apartheid.