L'ex-président du Liberia, Charles Taylor, a affirmé jeudi avoir été victime d'«un complot des services secrets» auquel ont, selon lui, participé les autorités britanniques, lors de son procès devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) à La Haye.

«Tout ce qui se passe ici est basé sur un complot des services secrets, avec des acteurs clés, des hauts responsables gouvernementaux et des services de renseignement», a déclaré M. Taylor, devant le TSSL. «Il s'agit d'une orchestration bien étudiée de ma destruction», a-t-il dit.

Selon Charles Taylor, ce sont des sociétés comme Sandline, société militaire privée britannique, qui ont livré des armes à la Sierra Leone, voisine du Liberia, et non lui.

«Toutes ces choses que les Britanniques disent ignorer : ce n'est pas possible qu'ils ne savaient pas. Leur ambassadeur rencontrait les gens de Sandline tous les jours», a poursuivi M. Taylor.

Charles Taylor, 61 ans, est jugé depuis janvier 2008 pour avoir dirigé en sous-main les rebelles sierra-léonais du Front révolutionnaire uni (RUF) qui ont ravagé la Sierra Leone de 1991 à 2001 afin de se procureur les ressources, notamment des diamants, de ce pays voisin du Liberia.

Il plaide non coupable de onze crimes, notamment meurtres, viols et enrôlement d'enfants soldats commis durant la guerre civile en Sierra Leone qui a fait 120.000 morts et des milliers de mutilés entre 1991 et 2001. Il plaide non coupable.

Charles Taylor est le premier témoin cité par la défense qui avait commencé le 14 juillet à présenter ses arguments au tribunal. Son contre-interrogatoire par l'accusation doit commencer dans les prochains jours.

Son procès a été délocalisé de Freetown à La Haye pour éviter tout risque de déstabilisation de la région. Le jugement est attendu mi-2010.