L'ex-général putschiste Mohamed Ould Abdel Aziz, investi mercredi président de la Mauritanie, avait évoqué «le terrorisme naissant» dans son pays où «une jeunesse parfois égarée» est «embrigadée», dans une interview accordée avant l'attentat-suicide commis samedi à Nouakchott

«Il s'agit chez nous d'un terrorisme naissant», affirmait M. Ould Abdel Aziz dans cet entretien au magazine New African (à paraître lundi).

A la question «comment se fait-il que ces réseaux frappent avec une facilité déconcertante au coeur même de la capitale mauritanienne ?», le nouveau dirigeant avait répondu : «le terrorisme ne touche pas seulement la Mauritanie. Il ne connaît ni les frontières ni les nationalités».

«Comme tous les pays, nous avons une jeunesse parfois égarée, qui se trouve prise dans les mailles du filet; elle est alors embrigadée, entraînée et se retourne parfois contre son propre pays. Nous devons combattre ce phénomène, en coordination avec d'autres pays partenaires», avait-il ajouté.

«Il faut aussi protéger notre jeunesse en luttant contre la pauvreté, l'exclusion et la misère, qui pourraient la conduire à se jeter dans les bras du terrorisme» avait-il poursuivi.

Ce général de 53 ans qui avait renversé il y a un an le président élu Sidi Ould Cheikh Abdallahi, n'a pas cessé depuis de jouer la carte de l'homme fort, déterminé face aux «jihadistes».

Au sujet de l'aide antiterroriste apportée par des experts américains ou européens, M. Ould Abdel Aziz a déclaré : «nous nous entraidons ! (...) Nous avons besoin de faire des échanges d'idées, des formations, etc. Nous le faisons déjà.»

Samedi soir, un jeune kamikaze mauritanien s'est tué en actionnant une ceinture d'explosifs, près de l'ambassade de France à Nouakchott, blessant très légèrement deux gendarmes français et une Mauritanienne.

Cette action intervenait un mois et demi après l'assassinat d'un Américain, à Nouakchott, revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique.