Les rebelles nigérians ont revendiqué dimanche une nouvelle attaque contre une installation pétrolière de la compagnie anglo-néerlandaise Shell dans le sud du Nigeria.

L'attaque a été menée avant l'aube contre le puits 20 de Shell à Cawthorn Channel 1, a précisé dans un communiqué le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (Mend), le principal groupe armé opérant dans le sud pétrolifère du Nigeria.

«Sans montrer aucun signe d'affaiblissement, (l'opération) Hurricane Piper Alpha, qui a été renforcée en (opération) Hurricane Moses, s'est abattu sur le puits 20 de Shell», a affirmé le Mend en référence aux appellations des opérations qu'il mène dans le cadre de sa «guerre du pétrole» lancée en mai.

Le Mend, qui avait menacé samedi de lancer de nouvelles opérations dans les 72 heures, a précisé que l'objectif attaqué était «connecté du terminal de chargement de Bonny dans l'État de Rivers».

Shell a annoncé enquêter sur ces affirmations. «Nous avons reçu un rapport sur un incident à Cawthorn Channel. Nous enquêtons tandis qu'une réponse à l'urgence est en cours», a déclaré à l'AFP le porte-parole de la firme pétrolière, Tony Okendo.

Samedi, le Mend s'est engagé à saboter le projet de gazoduc transsaharien annoncé la veille entre le Nigeria, le Niger et l'Algérie pour un montant estimé à dix milliards de dollars, mais dont la date de lancement n'avait pas été précisée.

«Tout argent placé dans ce projet sera jeté par les fenêtres, car nous ferons en sorte qu'il subisse un sort identique à celui que subissent aujourd'hui les autres gazoducs», avait affirmé le groupe armé.

Le Mend avait également annoncé le renforcement de ses opérations armées dans le sud du pays et appelé les compagnies pétrolières étrangères à quitter le pays sous les 72 heures.

Depuis l'apparition du Mend en 2006, la production de brut du Nigeria a chuté de près d'un tiers et plafonne actuellement à 1,8 million de baril/jour contre 2,6 mbj trois ans plus tôt.