L'OTAN maintiendra une présence navale à long terme au large de la Corne de l'Afrique, où les patrouilles anti-piraterie de l'Alliance protègent le trafic de navires marchands dans une des zones maritimes les plus fréquentées de la planète.

Réunis vendredi à Bruxelles, les ministres de la Défense de l'Alliance ont décidé de dépêcher une «Force maritime numéro 2» dans la région, lorsque la flottille actuellement sur zone dans le secteur du Golfe d'Aden rentrera au bercail à la fin du mois.

«Des groupes permanents de l'OTAN vont continuer à être présents (...) pour ce défi complexe qu'est l'éradication de la piraterie», a déclaré la ministre espagnole Carme Chacon.

Une flottille de l'OTAN est stationnée au large de la Somalie depuis novembre, rejointe par un escadron européen, une force navale américaine et des navires de plusieurs autres pays, dont l'Inde, la Chine, la Malaisie et la Russie.

Leur tâche principale est d'escorter les bateaux d'aide humanitaire du Programme alimentaire mondial (PAM) jusqu'en Somalie, dont deux sont arrivés à bon port cette semaine, accompagnés d'une frégate portugaise.

La réunion de deux jours des 28 membres de l'Alliance et de ses 22 nations partenaires a été principalement consacrée à l'Afghanistan, à la piraterie et au Kosovo.

Les ministres devraient notamment approuver l'envoi de trois ou quatre avions-radar AWACS en Afghanistan. Le nouveau commandant des forces de l'OTAN et alliées en Afghanistan, le général américain Stanley McChrystal, était présent à la réunion de Bruxelles avant de s'envoler prendre ses fonctions à Kaboul.

Les ministres doivent également finaliser la restructuration de ce commandement, au vu de l'envoi de renforts sur le terrain, décidé par Washington. Depuis un an, l'Alliance a déjà quasiment doublé les effectifs de l'ISAF (Force internationale d'assistance à la sécurité), à près de 60 000 hommes, les renforts américains -21 000 en tout- ont commencé à s'y déployer, ainsi que 5000 européens pour assurer la sécurité de la présidentielle en août.

Deux nouveaux QG intermédiaires devraient donc être mis sur pied à Kaboul pour gérer les opérations tactiques d'une part et superviser la formation de l'armée et de la police afghanes par ailleurs, afin de libérer le commandant de l'ISAF pour des activités plus stratégiques.