La militante des droits de l'Homme zimbabwéenne Jestina Mukoko et quatre membres de l'ex-opposition ont été libérés lundi sous caution après plusieurs mois de détention, ont annoncé à l'AFP leurs avocats.

Ces cinq personnes ont dû s'acquitter d'une caution de 600 dollars (476 euros) chacun et rendre leur passeport, a déclaré la défense, précisant que 24 personnes restaient encore emprisonnées.Directrice de l'ONG Zimbabwe Peace Project (ZPP), Mme Mukoko a été enlevée à son domicile par des hommes armés le 3 décembre et détenue au secret pendant plusieurs semaines avant sa première comparution devant la justice le 24 décembre.

Accusée de participation à un complot pour renverser le président Robert Mugabe, elle a nié les faits et affirmé ne pas être membre du principal parti d'opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), entré en février dans un gouvernement d'union nationale.

«C'est une bonne chose qu'elle ait été relâchée mais sa liberté de mouvement reste limitée. Elle doit se présenter à la police et les accusations sont toujours là alors qu'elle sait qu'elle n'a rien fait», a déclaré son avocate Beatrice Mtetwa.

Mme Mukoko fait partie d'un groupe d'une trentaine de militants des droits de l'Homme et d'opposants enlevés dans des circonstances similaires depuis la fin octobre. Ils sont accusés d'avoir voulu organiser un complot pour renverser M. Mugabe ou d'avoir placé des bombes dans des commissariats, des allégations qu'ils ont rejetées.

Selon l'avocat Alec Muchadehama, quatre des sept militants du MDC accusés d'avoir posé des bombes artisanales ont également été libérés lundi sous caution.

Deux autres prisonniers politiques avaient déjà été relâchés vendredi sous caution.

Le MDC avait alors estimé que le maintien en détention de ces prisonniers compromettait l'esprit même du gouvernement d'union au Zimbabwe.

Ce parti avait un moment conditionné son entrée au gouvernement d'union à la libération des prisonniers, entre autres. Mais son leader Morgan Tsvangirai a plié sous la pression de l'Afrique australe et a été investi Premier ministre mi-février en vue de sortir le pays de près d'un an de crise politique.