Le principal groupe armé au Nigeria a menacé mercredi de mettre fin au cessez-le-feu dans le sud du pays en lançant une attaque urbaine, après l'annonce par les autorités que l'un de ses chefs avait été abattu par l'armée.

«Notre première attaque urbaine spectaculaire contre une patrouille militaire annoncera la fin du cessez-le-feu», a indiqué le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (Mend) dans un courrier électronique.

L'armée du Nigeria a affirmé avoir abattu Tubotamuno Angolia, alias «Boy Chiki», alors qu'il tentait de s'évader peu après son arrestation mardi matin.

«Des troupes en déploiement statiques à Bakana (...) ont procédé à l'arrestation d'un des criminels les plus recherchés», a indiqué le porte-parole de la Joint Task Force (JTF), force conjointe police-armée, le lieutenant-colonel Sagir Musa.

«Il a essayé de s'enfuir et les efforts pour l'arrêter de nouveau ont échoué», a-t-il ajouté avant de préciser qu'il avait été abattu.

Le Mend a assuré n'avoir aucun lien avec Angolia mais estimé que sa mort n'en était pas moins «inacceptable», décrétant «ce 14 janvier 2009 que tout soldat en uniforme dans le delta du Niger (était) une cible juste en représailles».

Le groupe avait annoncé le 21 septembre 2008 un cessez-le-feu après une semaine d'actions violentes et le lancement d'une «guerre du pétrole» en réponse à des attaques de l'armée nigériane.

Depuis trois ans, les militants affirmant agir au nom des populations locales multiplient enlèvements d'employés, attaques d'infrastructures et sabotages contre les installations et les entreprises pétrolières du delta du Niger.

Ces violences ont fait baisser la production de pétrole du pays de plus d'un quart. Elle atteint actuellement environ 2 millions de barils par jour, contre 2,6 millions en 2006.

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