Les forces de l'Union européenne, qui entament lundi une opération contre les pirates somaliens, envisagent de livrer des pirates capturés à un pays tiers comme le Kenya pour y être jugés, ont indiqué dimanche les ministres allemands des Affaires étrangères et de la Défense.

«L'UE étudie en ce moment un accord sur leur possible prise en charge par un pays tiers qui serait capable de les juger», a déclaré le chef de la diplomatie Frank-Walter Steinmeier à la télévision ZDF. Des pirates capturés pourraient également être jugés par une instance juridique de l'ONU, mais «il est possible que la solution de leur prise en charge par un pays tiers soit plus rapide que celle des Nations unies», a ajouté M. Steinmeier.

Le ministre de la Défense Franz-Josef Jung, interrogé par la chaîne ZDF, a expliqué que des pirates capturés par la force navale de l'UE pourraient être remis à un pays ami pour répondre d'une attaque contre un navire de ce pays, mais qu'au cas où personne n'en voudrait le Kenya pourrait se charger de les juger «pour éviter qu'autrement ils soient tout simplement libérés».

M. Jung a également affirmé que l'Allemagne participerait aux opérations militaires, en ayant recours si nécessaire «à la force des armes» pour prévenir les actes de piraterie au large de la Somalie.

Le gouvernement allemand devrait officiellement annoncer sa participation à la force mercredi, après quoi le parlement devra se prononcer sur la question.

Le chef du groupe parlementaire social-démocrate, Peter Struck, a déclaré au quotidien Hamburger Abendblatt que Berlin prévoyait d'engager une frégate et «jusqu'à 1.000 soldats» dans les opérations contre les pirates.