L'Égypte appelle les pays arabes situés sur les rives de la mer Rouge à se réunir en urgence afin d'étudier les moyens de lutter contre la piraterie au large de la Somalie, a annoncé samedi le ministère des Affaires étrangères.

Cette rencontre prévue en novembre serait coordonnée par l'Égypte et le Yémen, ajoute le ministère dans un communiqué, sans donner de date précise. Au moins 77 bateaux étrangers ont été attaqués par des pirates somaliens au débouché de la mer Rouge, dans l'océan Indien et le golfe d'Aden cette année, le double du bilan pour l'ensemble de l'année 2007, selon le Bureau maritime international. Les pirates détiennent actuellement environ 200 marins.

L'OTAN et l'Union européenne notamment ont envoyé des navires de guerre patrouiller au large des côtes somaliennes pour des missions d'escorte et de dissuasion face aux pirates.

L'Égypte affirme que la piraterie n'a pas eu de conséquences sur le trafic dans le canal de Suez, qui représente sa troisième source de revenus, en dépit d'un récent rapport de l'institut londonien de réflexion Chatham House, selon lequel les attaques des pirates constituent une menace pour ce trafic.

«Le danger et le coût de la piraterie (les primes d'assurance pour le Golfe d'Aden ont été décuplées) signifient que le fret maritime pourrait être contraint d'éviter le Golfe d'Aden/Canal de Suez et de passer par le cap de Bonne Espérance», écrit Chatham House.

«En ces temps inflationnistes, cela pourrait être préoccupant», selon la même source.

Des pirates se sont emparés jeudi d'un nouveau bateau de commerce, un cargo turc avec 20 marins transportant une cargaison de minerai de fer, au large de la Somalie.

Fin septembre, des pirates somaliens avaient relâché un bateau égyptien et ses 25 membres d'équipage qu'ils avaient capturés près d'un mois auparavant au large de la Somalie.

Le Caire a démenti avoir versé une rançon aux pirates.