Le chef des Nations unies, Ban Ki-moon, a envoyé deux de ses conseillers en République démocratique du Congo (RDC) et au Rwanda, pour exhorter les dirigeants des deux pays à se réconcilier et calmer la situation à leur frontière, a indiqué l'ONU mercredi.

Lors d'une conférence de presse à Manille (Philippines), où il est en visite officielle, M. Ban a annoncé avoir demandé à Edmond Mulet, sous-secrétaire général chargé des opérations de maintien de la paix, d'aller en RDC, et à Haïlé Menkerios, sous-secrétaire général pour les affaires politiques chargé de l'Afrique, de se rendre au Rwanda.

«Je vais me préoccuper dans les prochains jours, d'abord d'exhorter les chefs à cesser les hostilités, puis de tenter de réconcilier les dirigeants des deux pays, la RDC et le Rwanda», a dit M. Ban, selon le texte de sa conférence de presse publié par ses services à New York.

M. Ban a aussi appelé «à la fin de toutes les menaces contre la ville de Goma et ses environs, à l'arrêt des attaques contre le personnel des Nations Unies et les travailleurs des organisations humanitaires et à un accès immédiat des organisations humanitaires aux populations en danger».

Il a aussi exprimé son inquiétude face à «l'effondrement de la discipline dans les unités des forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) qui procéderaient à des pillages».

Le secrétaire général de l'ONU a aussi averti qu'«l'intensification et l'extension du conflit (dans la province du Nord-Kivu à l'est de la RDC) est en train de créer une crise humanitaire aux dimensions catastrophiques et risque de provoquer des conséquences terribles à une échelle régionale».

Une porte-parole de M. Ban à New York avait indiqué un peu plus tôt que le secrétaire général était alarmé par des informations faisant état de tirs à l'arme lourde de part et d'autre de la frontière entre la RDC et le Rwanda.

La situation se dégrade chaque jour davantage dans l'est de la RDC, où les forces armées gouvernementales ont abandonné mercredi Goma, capitale du Nord-Kivu, devant l'avancée de la rébellion du général tutsi congolais déchu Laurent Nkunda. Celui-ci a cependant proclamé peu après un cessez-le-feu unilatéral.

La récente escalade de la violence dans le Nord-Kivu a poussé des dizaines de milliers de réfugiés sur les routes.

Le Conseil de sécurité devait se réunir d'urgence mercredi en fin de journée pour discuter de la situation en RDC.