Un « dicastère » du Vatican
Héritière de l’inquisition, la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) est un « dicastère » du Vatican qui sévissait régulièrement contre les théologiens de gauche. Juste avant Noël, elle a provoqué la surprise en publiant une « déclaration » intitulée Fiducia supplicans affirmant qu’« il est possible de bénir les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe ». Le prêtre doit toutefois se limiter à s’associer « aux prières des personnes qui, bien que vivant une union qui ne peut en aucun cas être comparée au mariage, désirent se confier au Seigneur et à sa miséricorde ». En 2021, un autre document de la CDF répondait négativement à cette même question.
Le prêtre montréalais…
À la paroisse Saint-Pierre-Apôtre, dans le quartier gai, une partie de cet avis a été retranscrit dans le feuillet paroissial. « Le pape François a eu le courage de dire que toute personne peut être bénie », explique le prêtre oblat Philippe Morinat, de Saint-Pierre-Apôtre. « Les gens qui viennent ici ont une démarche personnelle forte, ils ne viennent pas seulement quand vient le temps du baptême ou de la première communion de leur enfant, explique Philippe Morinat. On a beaucoup parlé de Fiducia, ici. » L’archevêque de Montréal, Christian Lépine, a tenu à déclarer que, de tout temps, la bénédiction des personnes, quelle que soit leur vie, a été permise. « Quand c’est délicat, on revient aux personnes », a dit Mgr Lépine, faisant référence aux dénonciations de Fiducia par des catholiques conservateurs.
… et le laïc gai torontois
À l’association jésuite All Inclusive Ministries, dans le quartier gai de Toronto, le coordonnateur Carl O’Byrne a tenu deux réunions de discussion sur Fiducia, début février. « Il y a des gens qui sont venus de loin pour en discuter, dit M. O’Byrne. Un couple a conduit deux heures dans une tempête de neige. Ce qui est décevant, c’est le silence des évêques canadiens, qui ont laissé la Conférence des évêques nationale s’exprimer seule sur cette question », dit M. O’Byrne.
Les évêques allemands
Le « synode » des évêques allemands, une assemblée préparant un synode mondial qui aura lieu à Rome l’automne prochain, a décrété il y a un an qu’il serait dorénavant possible, pour les prêtres du pays de Goethe, de bénir les unions homosexuelles. La mesure a été approuvée à 150 voix sur 176 participants au synode. « Ce sont les évêques allemands qui ont forcé la Congrégation pour la doctrine de la foi à revoir sa position sur les couples de même sexe », estime Thomas Reese, un jésuite qui enseigne à l’Université de Santa Clara, en Californie.
L’Afrique et la Russie
En janvier, le Vatican a dû affronter une fronde africaine au sujet de sa position sur les conjoints de même sexe Fiducia. « Nous, les évêques africains, ne considérons pas comme appropriée pour l’Afrique la bénédiction des unions ou des couples homosexuels, parce que cela causerait de la confusion », a tonné le Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM).
Une autre salve est venue fin février de l’Église orthodoxe russe, qui a constaté que cette position éloignait la perspective d’un rapprochement œcuménique entre Rome et Moscou.
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- Nombre de femmes parmi les 363 participants au synode qui se tiendra à Rome en octobre prochain
Source : Catholic News Agency