(Pékin) Chinois et Américains reprennent mardi à Pékin leurs discussions pour mieux lutter contre la production de composants du fentanyl, une drogue qui fait des ravages aux États-Unis et pour lequel Washington incrimine Pékin.

Selon Washington, ce puissant opiacé de synthèse, souvent produit au Mexique avec des composés chimiques venus notamment de Chine, provoque quelque 100 000 décès par overdose chaque année sur le sol américain.

Le fentanyl est utilisé dans le milieu médical, mais son usage peut être détourné comme drogue.  

Washington souhaite que Pékin s’attaque davantage aux entreprises qui exportent illégalement des précurseurs chimiques du fentanyl et réduise le financement de ce commerce.

Des responsables américains de la justice, de la sécurité intérieure, de la diplomatie et de la lutte contre les stupéfiants participent à la réunion de mardi à Pékin, a indiqué Washington.  

Pour les États-Unis, ces discussions constituent « une plateforme pour faciliter la coordination en cours afin de lutter contre la production illicite, le financement et la distribution de drogues illicites ».

Ces échanges, au sein d’un groupe de travail sur la lutte contre les stupéfiants, font suite à la rencontre entre les présidents chinois Xi Jinping et américain Joe Biden en novembre à San Francisco.

Les États-Unis avaient reproché à la Chine de ne pas faire assez pour lutter contre la production et l’exportation illégales de composants du fentanyl. Ils avaient sanctionné plusieurs entités chinoises.

La Chine, dont la législation antidrogue est parmi les plus strictes au monde, a critiqué en retour le laxisme américain dans le domaine de la lutte contre les stupéfiants et le manque de sensibilisation du grand public à la dangerosité des opiacés de synthèse.

« Pendant des années, la coopération bilatérale entre les États-Unis et la République populaire de Chine en matière de lutte contre les stupéfiants a été suspendue, ce qui a empêché les progrès », a déclaré un fonctionnaire américain la semaine dernière.  

« Mais la situation a changé lors de la réunion du 15 novembre » entre MM. Xi et Biden, a déclaré ce responsable à des journalistes, sous couvert d’anonymat.  

Depuis le sommet, la Chine a fait fermer une entreprise, bloqué certains paiements internationaux et repris l’échange d’informations sur les livraisons et le trafic, a ajouté ce fonctionnaire américain.

De son côté, Pékin dit avoir intensifié ses campagnes contre la contrebande, la fabrication illicite et le trafic de substances liées au fentanyl.