(Washington) Les États-Unis et le Royaume-Uni ont appelé conjointement mardi à la prolongation de l’accord sur l’exportation des céréales ukrainiennes par la mer Noire, dénonçant le fait que la Russie continue d’user de la nourriture « comme d’une arme ».

« Ces jours derniers, la Russie a de nouveau bloqué l’entrée de navires dans les ports ukrainiens pour y embarquer les céréales, un acte cynique qui a pour résultat direct de réduire la quantité de nourriture sur les marchés mondiaux et, de facto, qu’elle arrive à ceux dans le besoin en Afrique, au Moyen-Orient et à travers le monde », a déclaré le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken lors d’une conférence de presse.

« Le monde ne devrait pas devoir rappeler toutes les deux ou trois semaines à la Russie de ne pas se servir de la faim des gens comme d’une arme dans sa guerre contre l’Ukraine », a ajouté le secrétaire d’État.

« Il est complètement immoral que la Russie utilise la faim des gens les plus pauvres dans le monde comme d’un moyen de pression dans ce conflit », a renchéri son homologue britannique James Cleverly, en visite à Washington.

L’accord dit de la mer Noire, signé le 22 juillet pour 120 jours par l’ONU, l’Ukraine, la Russie et la Turquie, a permis de soulager la crise alimentaire mondiale provoquée par la guerre, et a été reconduit pour quatre mois.

Il arrive à expiration le 18 mai et la Russie n’a pas donné son aval à un troisième renouvellement.

La Russie dénonce notamment la non-application d’un deuxième accord avec l’Ukraine pour permettre ses propres exportations de céréales et d’engrais. Moscou se plaint de ne pas pouvoir vendre sa production et ses engrais en raison des sanctions occidentales touchant notamment les secteurs financiers et logistiques.

Les États-Unis rejettent cet argument et assurent que cela ne tombe pas sous la coupe des sanctions américaines.

L’Ukraine est l’un des principaux producteurs de céréales au monde.