(Bakou) L’Azerbaïdjan a nié jeudi avoir ordonné le blocage d’une route vitale entre l’enclave séparatiste du Nagorny-Karabakh et l’Arménie, qui a accusé Bakou de créer une crise humanitaire dans cette région disputée du Caucase.

« La circulation civile est libre dans les deux sens », entre l’Arménie et le Nagorny-Karabakh, a déclaré le porte-parole de la diplomatie azerbaïdjanaise, Ayhan Hadjizadeh, ajoutant que Bakou est « prêt à assurer les besoins humanitaires de la population arménienne d’Azerbaïdjan ».

Depuis lundi, des militants azerbaïdjanais bloquent cette route, le corridor de Latchine, pour protester contre des mines illégales dans la région qui, selon eux, ont des conséquences écologiques néfastes.

Mais Erevan a accusé Bakou d’avoir mis en scène ces protestations. Le premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a dénoncé jeudi « une crise humanitaire dans le Karabakh » et a affirmé que Bakou avait bloqué le corridor de Latchine.  

Depuis un cessez-le-feu en novembre 2020, après une guerre de six semaines entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, des soldats de maintien de la paix russes sont déployés dans le Nagorny-Karabakh et sont chargés de sécuriser le corridor de Latchine.

Un correspondant de l’AFP a vu mercredi des engins de transport militaire russes sur cette route, mais pas de véhicules civils.

Le Parlement arménien a voté mercredi une résolution accusant Bakou de « couper le Nagorny-Karabakh du reste du monde », affirmant que la région souffrait de pénuries de médicaments, de nourriture et de carburant.

Le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price, a averti que la fermeture du corridor de Latchine avait « de graves conséquences humanitaires » et faisait « reculer le processus de paix » fragile entre les deux pays.

Ces deux nations du Caucase se sont affrontées au début des années 1990, à la dislocation de l’URSS, pour contrôler le Nagorny-Karabakh, une enclave à majorité arménienne ayant fait sécession de l’Azerbaïdjan.  

Ce premier conflit, qui avait fait 30 000 morts, s’était soldé par une victoire arménienne. Mais l’Azerbaïdjan a pris sa revanche lors d’une deuxième guerre ayant coûté la vie à 6500 personnes à l’automne 2020 et a repris de nombreux territoires.

En septembre, des combats à la frontière directe entre les deux pays, et non pas dans le Nagorny-Karabakh, ont fait près de 300 morts et suscité la crainte d’une nouvelle guerre d’ampleur.