(Londres) Plusieurs dizaines de personnes soutenant le détenu le plus célèbre d’Égypte, Alaa Abdel Fattah, se sont rassemblées mardi à Londres pour marquer les 200 jours de grève de la faim de l’opposant, « très amaigri », et appeler le gouvernement britannique à intensifier ses efforts pour le faire libérer.

M. Abdel Fattah, une figure centrale de la « révolution » ayant mis fin au règne d’Hosni Moubarak en 2011, a cessé de s’alimenter le 2 avril pour protester contre ses conditions de détention.  

Bête noire du régime du président Abdel Fattah al-Sissi, Alaa Abdel Fattah a été condamné fin 2021 à cinq ans de prison pour diffusion de « fausses informations » mais il est détenu depuis 2019.

« Je n’ai pas l’impression qu’il y ait eu des mesures tangibles prises pour obtenir la libération de mon frère », a déclaré sa sœur Sanaa Seif, 28 ans, qui participait au rassemblement devant le ministère britannique des Affaires étrangères, où elle comptait passer la nuit.

« Il est très amaigri, la dernière fois que ma mère l’a vu, il ressemblait à un squelette », a-t-elle raconté.

Elle a demandé au gouvernement britannique d’exercer une pression économique sur les autorités égyptiennes.

« Alaa se meurt et (Londres) peut le sauver, il faut juste de la volonté politique », a-t-elle plaidé.

Alaa Abdel Fattah a obtenu la nationalité britannique en détention en avril, grâce à sa mère, née au Royaume-Uni, Laila Soueif.

Alors cheffe de la diplomatie, la première ministre Liz Truss avait assuré en juin que Londres travaillait « très dur » pour obtenir sa libération.

Le député travailliste David Lammy a averti mardi que l’opposant voyait sa santé « se dégrader » : « Il perd du poids ».

« Cela a trop duré », a-t-il insisté, interrogé par l’AFP, exhortant le gouvernement britannique à agir.

L’Égypte est régulièrement mise en défaut sur les droits humains avec plus de 60 000 détenus d’opinion derrière les barreaux, selon les ONG.

L’organisation Human Rights Watch avait critiqué l’organisation en Égypte de la prochaine Conférence des Nations unies sur le changement climatique, qu’elle qualifiait de « récompense pour le pouvoir répressif » du président Abdel Fattah al-Sissi.