(Calcutta) La pandémie de COVID-19 s’est aggravée jeudi en Inde, avec un nouveau nombre record quotidien de morts, tandis qu’en Europe, la France a annoncé son calendrier de levée progressive des dispositifs contre la COVID-19, malgré une situation sanitaire fragile.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a cependant mis en garde jeudi l’Europe sur l’assouplissement des mesures de restrictions, estimant que « la situation en Inde peut se produire n’importe où ».  

La crise sanitaire majeure que traverse ce pays peut avoir son origine dans le variant dit indien du coronavirus, mais aussi dans certaines conduites comme le non-respect des restrictions sanitaires, a souligné l’OMS.

L’Inde, le quatrième pays le plus frappé en nombre de morts — derrière les États-Unis, le Brésil et le Mexique –, déplore au total 204 832 morts de la COVID-19, dont 3645 sur les dernières 24 heures, un nouveau plus haut.  

Peuplée de 1,3 milliard d’habitants, elle bat des records mondiaux de contaminations, avec près de 380 000 nouveaux cas quotidiens. Rien qu’en avril, l’Inde a dénombré plus de six millions de cas supplémentaires.

Les hôpitaux submergés manquent de lits, de médicaments et d’oxygène et l’aide internationale annoncée a commencé à arriver.  

Jeudi, un premier avion militaire américain chargé d’une partie de l’aide d’urgence de plus de 100 millions de dollars annoncée par Washington devait atterrir à New Delhi.

« Les hôpitaux sont à court de lits. Les corps s’entassent également dans les crématoriums », a déclaré à l’AFP Firhad Hakim, l’administrateur en chef de la ville.  

Et quatre cas de contamination par le variant indien ont été détectés au Vietnam, un pays relativement épargné par le coronavirus, selon les médias officiels.

400 000 morts au Brésil

Le Brésil devait officiellement dépasser les 400 000 morts du coronavirus jeudi soir, lorsque seront publiées les données du ministère de la Santé du deuxième pays le plus endeuillé par la pandémie derrière les États-Unis.

Quelques heures avant cette annonce, un consortium de grands médias qui établit depuis des mois un comptage indépendant a annoncé que ce seuil avait été franchi avec 400 021 morts.

Le Brésil a par ailleurs expliqué que son refus d’autoriser l’importation de doses du vaccin russe Spoutnik V était fondé sur des données fournies par ses concepteurs, pour se défendre d’accusations de diffamation de la part de Moscou

En Europe, où le seuil des 50 millions de contaminations a été franchi mercredi, selon un bilan de l’AFP, le Vieux continent totalisait jeudi 1 062 703 morts de la COVID-19 sur les plus de 3,15 millions recensés dans le monde.

La pandémie semble y ralentir dans la majorité des pays, qui relâchent prudemment leurs dispositifs. Les Pays-Bas ont rouvert les terrasses de leurs cafés mercredi et supprimé le couvre-feu.

En France, où une timide décrue du nombre des nouvelles infections semble enclenchée, le président Emmanuel Macron a esquissé jeudi les contours d’un déconfinement, en dévoilant l’agenda des réouvertures prévues.

Les commerces, terrasses de bars et de restaurants ainsi que les lieux culturels, dont les cinémas et les musées, rouvriront à partir du 19 mai.  

En même temps, le début du couvre-feu en vigueur, fixé à 19 h sera décalé à 21 h.  

Les cafés et les restaurants reprendront leurs activités en intérieur à partir du 9 juin, lorsque le couvre-feu passera alors à 23 h, avant une levée des restrictions nocturnes et des jauges le 30 juin, si la situation sanitaire le permet.

Le Portugal, quant à lui, rouvrira samedi sa frontière terrestre avec l’Espagne et entrera le même jour, 48 heures plus tôt que prévu, dans la quatrième et dernière phase de son plan de déconfinement entamé à la mi-mars, a annoncé jeudi soir le premier ministre Antonio Costa.

L’Allemagne, de son côté, a administré mercredi 1,1 million de doses de vaccins contre la COVID-19, un record national, devenant le premier pays européen à dépasser le million d’injections en 24 heures.

Le pays le plus peuplé de l’UE a aussi pour la première fois vacciné plus de 1 % de sa population en 24 heures, a annoncé le ministre de la Santé, Jens Spahn.

Aux États-Unis, après des mois d’extrême prudence face à une deuxième vague de COVID-19, la ville de New York prévoit de « rouvrir complètement » le 1er juillet, a déclaré jeudi son maire Bill de Blasio.

Des vaccins par milliards

Dans la course mondiale aux vaccins, le laboratoire américain Moderna a annoncé jeudi son intention d’investir dans ses chaînes de fabrication pour produire jusqu’à trois milliards de doses de son sérum contre la COVID-19 et espère fournir entre 800 millions et un milliard de doses cette année.

« Nous devons prendre les devants pour être prêts si besoin est d’une troisième dose de rappel », a souligné jeudi le directeur Europe de Moderna, Dan Staner.

La présence du variant indien inquiète en Europe, les autorités sanitaires allemandes ayant dit jeudi en avoir identifié plusieurs cas, tandis qu’un premier cas a été détecté en France, dans le sud-ouest.

En Italie, 10 % des passagers et membres de l’équipage d’un avion arrivé à Rome mercredi soir en provenance d’Inde ont été testés positifs, ont annoncé les autorités sans pouvoir préciser s’il s’agit du variant indien.

Dans certaines crèches autrichiennes, les enfants sont désormais testés à la COVID-19 via une solution ludique et inédite pour contrôler la propagation du virus : une simple sucette à mettre dans la bouche pendant 90 secondes.