(Nations unies) La présidence chinoise du Conseil de sécurité de l’ONU a annulé une réunion prévue jeudi au siège de l’organisation pour adopter des résolutions, et s’oriente face à la menace de la COVID-19 vers des « votes par écrit », a-t-on appris mercredi de sources diplomatiques.

La réunion de jeudi était la seule restant au programme officiel cette semaine après des annulations en série depuis le 12 mars. Elle devait permettre d’adopter trois résolutions liées à des renouvellements de mandats venant à échéance prochainement sur la Corée du Nord, la Somalie et le Darfour.

L’État de New York est devenu l’épicentre aux États-Unis de la crise sanitaire que tentent de contrer les autorités avec des mesures de confinement plus ou moins respectées.

Même si le siège de l’ONU, quasiment vide, reste ouvert symboliquement par la volonté de son secrétaire général Antonio Guterres, une majorité du Conseil était réticente à s’y rendre et plaidait pour un vote « virtuel ».  

La Russie cependant s’y est opposée catégoriquement, refusant toute visioconférence pour des réunions formelles ou pour adopter des résolutions ayant force de loi dans le monde, soit l’acte le plus important du Conseil.

« Les Russes restent opposés à toute réunion publique et formelle par vidéoconférence », indique une diplomate sous couvert d’anonymat.

Plusieurs missions diplomatiques ont indiqué qu’une « procédure mixte », comprenant de la vidéo pour présenter des positions et de l’écrit avec des lettres envoyées par courriel pour procéder au vote, était en voie d’être arrêtée. Une fois les réponses des quinze membres du Conseil reçues, le résultat serait formellement rendu public.

Pour laisser un peu de temps à la mise en place de cette procédure inédite dans l’histoire de l’ONU, les votes initialement prévus jeudi seraient un peu repoussés, selon les mêmes sources. « Si on se met d’accord sur une procédure », cela pourrait se produire dès jeudi, indique un diplomate.  

À la différence des adoptions, la Russie accepte des visioconférences sous condition qu’il s’agisse de sessions informelles. Non inscrite à l’agenda officiel, une première session de ce type uniquement en anglais et organisée à l’initiative de Moscou s’est déroulée mardi sur la République démocratique du Congo.

D’autres sont prévues jeudi (Libye), lundi (Syrie) et mardi (Afghanistan), ont indiqué à l’AFP des diplomates. Comme pour mardi, les médias n’y auront pas accès.

Interrogé à ce sujet, un porte-parole de la présidence chinoise du Conseil de sécurité Han Xu a répondu qu’« à ce stade, le système (de visioconférence) n’était pas accessible aux médias et au public, parce qu’il ne permet qu’un nombre limité de personnes en ligne en même temps ».