Le discours de Barack Obama ne portait pas seulement sur l'Irak, comme nous l'avions annoncé hier, mais bien sur l'ensemble des défis que le candidat démocrate s'engage à relever en matière de sécurité nationale s'il est élu président, du terrorisme à la prolifération nucléaire, en passant par le changement climatique et l'indépendance énergétique. Je cite trois passages d'une allocution de 38 minutes au cours de laquelle le sénateur de l'Illinois a promis de finir la guerre en Irak de «façon responsable» et de «mener à bien» le combat contre Al-Qaeda et les talibans (voir vidéo ci-dessus) :

«Comme le président Bush et le sénateur John McCain auraient dû s'en rendre compte, le front central de la guerre contre le terrorisme n'est pas l'Irak, et ça ne l'a jamais été. La base Al-Qaeda est en train de s'étendre au Pakistan, probablement pas plus loin de son ancien sanctuaire afghan qu'un trajet de train entre Washington et Philadelphie.»

«S'il y a un nouvel attentat contre notre patrie, cela viendra probablement de la même région où le 11 septembre avait été préparé. Et pourtant aujourd'hui, nous avons cinq fois plus de militaires en Irak qu'en Afghanistan.»

«Cette guerre (en Irak) pèse sur notre sécurité, notre statut dans le monde, notre armée, notre économie et les ressources qu'il nous faut pour faire face aux défis du 21e siècle. À tout point de vue, notre concentration acharnée et sans limites sur l'Irak ne constitue pas une stratégie sensée pour préserver la sécurité de l'Amérique.»

Avant même qu'Obama ne prononce son discours, John McCain l'a critiqué :

«Je note que le sénateur Obama a parlé aujourd'hui de son plan pour l'Irak et l'Afghanistan avant même d'être parti sur le terrain, avant d'avoir discuté avec le général (David) Petraeus, avant d'avoir constaté les progrès réalisés en Irak et avant d'avoir posé pour la première fois les pieds en Afghanistan. Selon mon expérience, les missions d'information fonctionnent généralement mieux en sens inverse : d'abord vous évaluez la situation sur le terrain, ensuite vous présenter une nouvelle stratégie.»

Plus tard, le sénateur républicain a ajouté :

«J'ai réclamé une nouvelle stratégie pour l'Irak. Le sénateur Obama s'y est opposé. Il a prédit que l'envoi de renforts augmenterait le niveau de la violence sectaire et réclamé un retrait rapide des troupes. Aujourd'hui nous savons que le sénateur Obama avait tort.»