Je zappais d'une chaîne d'info à l'autre pendant que mon fils, âgé de six ans, dessinait. Les commentaires des têtes parlantes ne l'intéressaient pas, mais il le levait la tête chaque fois que cette annonce du groupe National Republican Trust PAC mettant en vedette Jeremiah Wright passait (et elle est passée très souvent à New York au cours de la dernière journée de la campagne présidentielle :

«Ce n'est pas gentil, a dit et redit mon fils en faisant notamment allusion à la conclusion du narrateur, selon lequel Barack Obama, ayant adhéré pendant 20 ans à l'église d'un pasteur «qui prêche la haine», est «trop radical et trop dangereux». Et mon garçon d'ajouter : «Pourquoi montre-t-il cela à la télévision.»

Il n'en croyait pas ses oreilles, le pauvre petit. Sa mère, qui est née dans une famille afro-américaine de Chicago, lui a fait croire que Barack Obama était le meilleur de tous les candidats.

Ce matin, mon fils s'est rendu à un bureau de vote du quartier East Village avec sa mère. Après avoir fait la queue pendant une demi-heure, il est entré dans l'isoloir avec sa maman qui lui a permis d'inscrire son vote à sa place. Il avait, paraît-il, les yeux brillants en sortant du bureau de vote.