Barack Obama n'est pas encore officiellement le 44e président des États-Unis, mais il est déjà accusé d'avoir trahi une de ses promesses électorales, celle de taxer les profits inattendus (windfall profits) des compagnies pétrolières. Au moment où il prenait cet engagement, le prix du gallon d'essence approchait les 4 dollars aux États-Unis. Comme on peut le lire dans cet article, le camp Obama a fait disparaître récemment sa promesse de son site internet. Un porte-parole du président élu a fait savoir que cette décision était justifiée par la chute récente du prix du pétrole.

Des démocrates de gauche refusent cependant d'accepter cette explication sans faire entendre leur mécontentement, comme on peut le constater en lisant ce compte rendu du débat soulevé par la décision d'Obama. Il faut dire que ces derniers soupçonnent Obama de vouloir renoncer à une promesse encore plus importante, celle d'éliminer les réductions d'impôts de George W. Bush. Je cite un extrait d'un commentaire de David Sirota traduit par yvonthivierge :

Entre cette mesure et celle d'attendre d'abroger les baisses d'impôts pour les riches, il semble que l'équipe Obama avalise la vision de la droite suivant laquelle la hausse de tout impôt - même sur les citoyens et entreprises les plus riches - est néfaste pour l'économie. Une telle vision a, bien sûr, été déboulonnée par l'histoire. Et si on peut empiler les déficits pour financer notre sortie de crise économique, c'est plutôt dingue de ne pas prendre les mesures fiscales qui pourraient limiter ces déficits.

Ah, une dernière chose : si les prix de l'essence ont baissé et les profits de l'industrie pétrolière ont vraiment chuté, en quoi un impôt sur les profits inattendus serait-il dommageable? Même si vous acceptez la foutaise de la droite que de tels profits "font mal à l'industrie ou à l'économie", s'il n'y a vraiment pas de profits inattendus à taxer, alors il ne sera pas appliqué.