Le New York Times consacre aujourd'hui deux articles à la une (ici et ici) à l'histoire de Bernard Madoff (photo), un courtier légendaire dont l'arrestation jeudi a terni encore davantage l'image de Wall Street. Âgé de 70 ans, l'ancien pdg du Nasdaq est accusé d'avoir orchestré une fraude pyramidale monumentale qui aurait coûté 50 milliards à ses clients - des banques, des fonds et de grosses fortunes personnelles, dont celle de la famille Wilpon, propriétaire des Mets de New York, l'équipe de baseball.

En 1960, Madoff a fondé, en parallèle à sa société de courtage officielle, une société frauduleuse qui garantissait des rendements très élevés. Il s'agissait d'un «schéma de Ponzi» classique qui s'est écroulé lorsque ses clients, en pleine débandade boursière, ont commencé à demander de retirer leur argent en masse. De dire un avocat new-yorkais :

«Il y a des gens qui étaient très, très fortunés il y a quelques jours qui sont aujourd'hui virtuellement indigents. Il n'ont plus rien que leurs appartements ou leurs maisons - qu'ils devront vendre pour avoir de quoi vivre.»

Le Times soulève deux questions dans le plus important de ses reportages. Madoff a-t-il agi seul? Et pourquoi la fraude n'a-t-elle pas été découverte plus tôt? Depuis au moins 1999, des journalistes et des investisseurs se posaient de sérieuses quesitons sur le rendement infaillible de la société de Madoff dont l'audit était assuré par un obscur cabinet.

Madoff est non seulement un pilier new-yorkais de la finance mais également de la philanthropie. Aujurd'hui, il est qualifié de fraudster à la une du New York Post :

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(Photo AP)