Mario Roy, auteur de Pour en finir avec l'antiaméricanisme, un ouvrage souvent cité par nos néoconservateurs et autres tenants de la droite du Québec, se penche sur l'héritage de George W. Bush dans cet éditorial publié aujourd'hui dans La Presse. Selon lui, George W. Bush est le plus antiméricain des présidents américains, s'il n'est pas le pire. Je cite un extrait de son édito :

Car il s'agit de l'un des plus terrifiants héritages, notamment en raison de ses répercussions dans le monde musulman, que le 43e président léguera au 44e, le 20 janvier prochain: une situation presque désespérée sur la rive Est de la Méditerranée. Une situation rendue telle par une myriade de facteurs dont l'Amérique de Bush n'est pas entièrement responsable, loin de là ; mais que cette Amérique-là a néanmoins contribué à laisser pourrir.

Elle l'a fait en s'éloignant d'une position de médiatrice relativement neutre qui, pendant des décennies, avait été l'objectif visé, sinon toujours atteint, de sa politique dans ce dossier.

Surtout, par sa parfaite indifférence à la façon dont les choses évoluaient dans cette poudrière, Bush a manifesté ici le trait de caractère qui a laissé sa plus forte empreinte sur les États-Unis et sur le monde: un total mépris pour le réel, pour le pragmatisme et pour l'efficacité. Le tout étant compensé, si l'on peut dire, par une adhésion quasi mystique à un corpus idéologique primaire.

À ce point de vue et à d'autres, comme nous l'avons déjà noté dans cette colonne (mais il convient de le répéter) : George W. Bush aura été le plus antiaméricain des présidents américains.

Je me demande ce que Roy pense de cette chronique sur la Palestine publiée aujourd'hui dans La Presse sous la signature de Pierre Foglia, un de ceux qu'il accusait naguère de nourrir l'antiaméricanisme au Québec. J'en cite un extrait :

Ce n'est pas vrai qu'il n'y a pas de solution. Il y en a. Connue. Cent fois envisagée. Deux pays. Chacun chez soi. Les Israéliens qui renoncent à leurs colonies. Les Palestiniens qui renoncent à tous ces villages, ces villes comme Haïfa qui étaient arabes et qu'ils rêvaient de voir redevenir palestiniens.

Cette solution, les Américains ont le pouvoir de l'imposer.

Il suffirait pour cela que les États-Unis cessent d'être aussi scandaleusement toujours dans le même camp. Protecteurs d'Israël? Bien sûr. Mais ce poids écrasant toujours sur le même plateau de la balance? Cet appui toujours systématiquement inconditionnel?

(Photo AFP)