Tout au long de sa campagne présidentielle, Barack Obama a dénoncé l'influence des lobbyistes à Washington, s'engageant à les tenir à distance s'il était élu à la Maison-Blanche. Il a tenu promesse mercredi en annonçant de nouvelles règles de jeu en matière d'éthique. Je cite une de ses déclarations aux membres de son équipe :

«Un ancien lobbyiste entrant dans mon administration n'aura pas le droit de travailler sur des sujets qui étaient de son ressort, ni pour un ministère auprès duquel il a été en relation au cours des deux dernières années.»

La règle est claire, sauf que le président Obama l'a déjà enfreint en confiant à William Lynn le poste de numéro deux à la Défense. Il y a six mois, Lynn était lobbyiste pour Raytheon, le cinquième contractant américain dans le secteur de la défense. Et devinez qui vient d'émettre un communiqué critiquant cette entorse à la règle de la nouvelle administration? Réponse : John McCain.

Je cite l'explication du nouveau porte-parole de la Maison-Blanche, Robert Gibbs, au sujet de l'embauche de Lynn, dont personne ne nie la compétence :

«Même les règles les plus sévères nécessitent des exceptions raisonnables.»