«La simulation de noyade relève de la torture», a déclaré Barack Obama hier soir lors d'une conférence de presse au cours de laquelle il a également exprimé son inquiétude au sujet du Pakistan, son optimisme concernant Chrysler et sa surprise quant au nombre de crises qu'il doit affronter.

À noter qu'Obama n'a pas fait valoir que la torture est illégale ou inefficace. Il s'est contenté d'expliquer qu'elle était inutile - les informations arrachées sous la torture auraient pu être obtenues par d'autres méthodes, a-t-il dit - et qu'elle était contraire aux valeurs américaines. Et il a cité la position de Winston Churchill, un des modèles de George W. Bush, sur le sujet:

«J'ai été frappé par un artcile que j'ai lu l'autre jour soulignant le fait que les Britanniques avaient quelque 200 détenus durant la Deuxième Guerre mondiale, lorsque Londres croulait sous les bombes. Et Churchill a dit, "Nous n'allons pas torturer", alors que le peuple britannique faisait face à une menace et un danger inimaginables.»

Et quel est cet article qu'a lu Obama? Sam Stein, du Huffington Post, l'a demandé en vain à l'entourage du président hier soir. Il a cependant retracé un billet récent du blogueur Andrew Sullivan évoquant la position de Churchill, «qui savait qu'opter pour la torture équivaudrait à céder au barbarisme contre lequel il luttait». Obama aurait mis un peu plus de piquant dans sa conférence de presse s'il avait cité la conclusion de Sullivan :

«La torture est l'arme des lâches et des brutes et des monstres. Cheney est tout ça. Poursuivons-le.»