L'élève de quatrième année voulait poser une question directe et pointue à Condoleezza Rice mais les responsables de son école l'ont prié de l'adoucir en utilisant notamment un euphémisme à la place du mot torture. Misha Lerner a donc demandé hier à l'ex-secrétaire d'État ce qu'elle pensait des déclarations de Barack Obama sur les «méthodes» employées par l'administration Bush pour arracher des informations à des suspects de terrorisme. On trouve ici la réponse de Rice, qui a approuvé le recours à la simulation de noyade du temps où elle était conseillère pour la sécurité nationale à la Maison-Blanche. Selon la mère de Misha, voici la question que l'élève de la région de Washington aurait voulu poser à Rice :

«Si vous travailliez pour l'administration Obama, défendriez-vous le recours à la torture?»

C'était la deuxième fois en moins d'une semaine que Rice devait répondre à une question sur la torture formulée par un élève ou un étudiant. La semaine dernière, elle a employé une logique digne de Richard Nixon pour défendre le recours à la simulation de noyade devant des étudiants de l'Université de Stanford (voir vidéo ci-dessous). Cette méthode d'interrogatoire ne peut être illégale, a-t-elle fait valoir, puisque le président l'a autorisée. Lors de sa fameuse interview avec David Frost, Nixon avait laissé tomber cette phrase mémorable :

«Quand le président le fait, cela signifie que ce n'est pas illégal.»

Scott Horton décortique ici les réponses de Rice aux étudiants de Stanford. L'ex-conseillère pour la sécurité nationale a notamment déclaré qu'elle n'avait pas autorisé le recours à la simulation de noyade, comme l'affirme un rapport récent du Sénat, mais qu'elle avait tout simplement «passé» cette autorisation à la CIA. Elle a également déclaré que la torture n'avait pas été pratiquée à la prison de Guantanamo et affirmé qu'Al-Qaeda représentait une menace plus grande pour les États-Unis que tout ce qu'ils ont dû affronter lors de la Deuxième Guerre mondiale.