Quelque 25 journalistes et membres du personnel du quotidien Kalemeh Sabz, lancé pour soutenir la campagne électorale de Mir Hossein Moussavi, ont été arrêtés aujourd'hui, peut-on lire dans cette dépêche qui fait également état de l'attaque du quotidien ultraconservateur Kayhan contre le candidat malheureux du camp réformateur lors de la présidentielle du 12 juin. Je cite la manchette de ce journal dont le directeur est nommé par le guide suprême Ali Khamenei :

«Vague populaire pour demander à Moussavi des comptes sur le sang versé».

Le guide suprême Ali Khamenei, de son côté, a affirmé que «ni le système ni le peuple ne cédera aux pressions, quel qu'en soit le prix». Comme s'il réagissait à cette pression, Moussavi a pris ses distances sur son site internet avec les organisateurs d'une manifestation qui s'est déroulée aujourd'hui près du parlement iranien et qui a été durement réprimée, selon des témoins. On peut lire le compte rendu de la journée à Téhéran sur le site The Huffington Post.

Notons que la femme de Moussavi, Zahra Rahnavard, a lancé aujourd'hui sur son propre site internet un appel à la libération immédiate des manifestants arrêtés lors des récents rassemblements. Tout en dénonçant la présence des forces de l'ordre dans les rues, elle a promis de poursuivre les manifestations légales pour défendre les droits des Iraniens. Je cite sa déclaration :

«Je regrette qu'un grand nombre parmi l'élite politique et des gens aient été arrêtés et je demande leur libération.

«Je n'ai pas été arrêtée. Je continue mon travail à l'université mais dans le même temps, aux côtés des gens, je proteste.

«Le nationalisme et le sang des martyrs versé exigent que je sois présente, et tout en protestant contre le résultat des élections, que je défende dans le cadre de la loi les droits des gens.»

P.S. : CNN a diffusé cette entrevue avec une étudiante disant avoir vu les méthodes brutales employées par les forces de sécurité pour réprimer la manifestation d'aujourd'hui :