C'est la question que soulève Robert Mackey dans ce billet au lendemain d'une audition au Congrès au cours de laquelle le sénateur indépendant Joe Lieberman a déclaré que la tuerie de Fort Hood est une forme de «terrorisme». Mackey rappelle la définition que le philosophe Michael Walzer avait donné du terrorisme dans son essai publié après les attentats du 11 septembre 2001. J'en cite un court extrait :

«Le terrorisme est l'assassinat délibéré et arbitraire d'innocents afin de répandre la terreur au sein d'une population et forcer la main à ses leaders politiques.»

Selon Walzer, le concept inclut le terrorisme d'État (comme les «disparitions» en Argentine) et le terrorisme de guerre (comme Hiroshima). Mais, a-t-il plus tard ajouté en entrevue, la définition du terrorisme ne peut s'appliquer aux attentats contre des soldats, aussi horribles puissent-ils être. Treize militaires ont été tués à Fort Hood le 5 novembre.

Plusieurs commentateurs américains ont évidemment voulu voir un djihadiste dans le suspect de la tuerie de Fort Hood, Nidal Malik Hassan. N'a-t-il pas échangé des courriels avec un imam radical? N'a-t-il pas crié «Allahu akbar» (Dieu est grand) avant d'ouvrir le feu? Mackey revient dans son billet sur ces questions, dont il minimise l'importance.

En fait, la chaîne de radio NPR a peut-être publié mercredi l'information la plus troublante sur le psychiatre militaire. Celui-ci a été promu major en dépit d'un rapport très critique à son égard daté du 17 mai 2007 et signé par un des responsables de l'unité de psychiatrie de l'hôpital militaire Walter Reed à Washington. Le document décrit Hassan comme un docteur incompétent dont le manque de professionnalisme n'avait d'égal que le mauvais jugement.

D'où la question pertinente que soulève Richard Cohen dans ce billet : Qui a promu Hassan?

(Photo AP)