Décembre 2002 : lors d'une fête pour célébrer le 100e anniversaire du sénateur Strom Thurmond, longtemps symbole du sud ségrégationniste, le chef de file des républicains au Sénat, Trent Lott, regrette que son collègue de la Caroline du Sud n'ait pas été élu président en 1948. «Nous n'aurions pas eu tous ces problèmes au cours de toutes ces années», dit-il. Malgré ses excuses, Lott finit par démissionner de son poste, ayant été lâché par plusieurs républicains.

C'est en faisant référence à cette histoire que plusieurs républicains, dont le sénateur d'Arizona Jon Kyl et le président du GOP, Michael (Honest Injun) Steele, réclament aujourd'hui la démission du chef de file des démocrates au Sénat, Harry Reid. Lors d'une conversation privée en 2008, Reid a déclaré que Barack Obama était populaire auprès des électeurs parce qu'il avait «la peau claire» et n'utilisait «pas d'expressions de Noirs (negro dialect), sauf s'il voulait le faire». Après s'être excusé de son «mauvais choix de mots», Reid a refusé de démissionner, une position que soutiennent la Maison-Blanche et les élus noirs.

Deux poids, deux mesures? Pas vraiment, comme l'explique Joan Walsh sur un ton sarcastique dans ce billet dont je cite un extrait :

«Ah, bien sûr : un gars évoque, peut-être de façon inélégante, les raisons pour lesquelles il appuie de tout coeur notre premier président noir; l'autre exprime le souhait que le pays eût élu un raciste. C'est exactement la même chose!»

(Photo AP)