S'il voulait se mettre un peu plus à dos l'establishment de son parti, Harold Ford, ex-représentant démocrate du Tennessee tranplanté à New York, aurait annoncé dans le New York Post, le quotidien favori des conservateurs, néoconservateurs et autres tenants de la droite, son intention de faire campagne contre la sénatrice démocrate de New York Kirsten Gillibrand, qui devra défendre son siège au Sénat des États-Unis en novembre. En fait, c'est ce que Ford a fait aujourd'hui en signant cet article dans le Post.

La Maison-Blanche et l'autre sénateur démocrate de New York, Chuck Schumer, espéraient que Gillibrand, choisie par le gouverneur David Paterson pour remplacer Hillary Clinton au Sénat, n'ait pas à faire face à un adversaire démocrate pour obtenir l'investiture de son parti en vue de l'élection de novembre. Or Ford se prépare à faire campagne contre Gillibrand, comptant sur certains appuis importants, dont celui du maire de New York Michael Bloomberg.

Après avoir siégé longtemps à la Chambre des représentants, Ford a tenté en vain en 2006 de se faire élire au Sénat des États-Unis dans son État natal, le Tennessee. Après sa défaite, il a déménagé à New York, où il travaille depuis dans le milieu financier et collabore régulièrement à la chaîne d'information continue MSNBC. Il est ce qu'on appelle un Blue Dog Democrat, un démocrate conservateur, ce qui pourrait lui causer des problèmes dans un État où les démocrates n'ont pas les conservateurs en odeur de sainteté.

Ford a au moins une chose en commun avec Barack Obama : comme dirait Harry Reid, il a la peau claire pour un Afro-Américain et il n'utilise pas d'expressions de Noirs...